D'abord c'est une couverture qui nous happe par une certaine monstruosité. Ensuite, le début du roman nous donne le ton.
Une intrigue glaçante dans un huis-clos hautement psychiatrique. Un hôpital de haute sécurité, où les malades responsables d'actes épouvantables, sont vraiment très perturbés et pas près de sortir.
Une terreur collective s'est installée dans le bâtiment, avec un fantôme qui vient visiter les lieux et provoque une frayeur chez les patients en s'asseyant sur leur poitrine, en leur suggérant de se mutiler et même de se tuer.
C'est Maude la naine, une infirmière morte depuis longtemps, particulièrement cruelle avec les malades.
Responsable de l'équipe d'infirmiers, AJ a du mal à contenir la panique qui s'empare aussi du personnel.
De plus un ancien patient vient de quitter l'établissement, Isaac Handel. Il y a quelques années, il a commis un parricide d'une grande barbarie. Peut être est il responsable de la peur actuelle.
Caffery, l'inspecteur de police, que l'on retrouve dans plusieurs ouvrages de l'auteur, va enquêter sur cette insolite affaire. Manipulation ou vrai fantôme ?
Mo Hayder installe une galerie de personnages assez incroyables, tous concernés par l'affaire et qui finissent par se croiser.
L'auteur nous parle de mort, de folie et d'amour même si on n'y croit pas beaucoup.
Thriller psychologique bien construit, dont les codes sont bien respectés. Mo Hayder nous installe dans une ambiance totalement anxiogène, amplifiée par les scènes dans l'hôpital psychiatrique, la forêt profonde.
La brièveté des chapitres est efficace et rend la lecture facile. Le fait que le titre des chapitres explique ce qui s'y passe et qu'on le retrouve dedans est intéressant.
L'auteur sait nous laisser dans le flou en nous distillant au compte goutte les informations.
Si la construction est très bien menée et presque évidente, il manque peut-être une certaine profondeur psychologique chez les personnages.
Mo Hayder - Fétiches - Editions Pocket - Traduit de l'anglais par Jacques Martinache - 512 Pages - 7.90 Euros
je veux encore rouler des hanches,je veux me saouler de printempsje veux m'en payer des nuits blanchesà cœur qui bat, à cœur battantavant que sonne l'heure blêmeet jusqu'à mon souffle dernierje veux encore dire "je t'aime"et vouloir mourir d'aimerBarbara
vendredi 29 janvier 2016
mercredi 27 janvier 2016
Annie Saumont : Le tapis du salon
Annie Saumont est notre nouvelliste française. Elle n'écrit que des nouvelles et elle le fait avec un grand talent. Ses textes sont étudiés en classe et elle prouve que cet exercice difficile, que représente l'écriture de la nouvelle, mérite d'être mieux apprécié chez les lecteurs.
Son oeuvre est marquée par des personnages souvent seuls, sur le fil et qui ne s'aperçoivent pas que leur univers va basculer sans que rien d'extraordinaire n'arrive.
Des histoires très courtes, remplies de silence et de désespoir profond. Les personnages évoluent dans un monde désenchanté où la noirceur règne.
18 nouvelles dont le fil rouge est la chute, terrible et efficace. Conçue comme un coup de scalpel, elle donne l'ampleur à la lecture et la compréhension ultime au malaise qui nous habite.
Le tapis de salon se décline en trois histoires et il devient un élément dont l'utilisation troublante et effrayante déstabilise longtemps.
La mort d'un poisson rouge par son début nous promet un conte champêtre sauf que la fin, toujours, nous glace.
Les derniers mots, parfois juste le mot, nous donnent la dimension de l'abysse dans lequel plonge la vie la plus simple.
Annie Saumont sait capter comme personne cet instant insaisissable où le néant, la folie et l'infâme se conjuguent pour laisser le lecteur au bord de tous les gouffres à l'instar de ses personnages.
Son écriture ressemble aux tranches de vie racontée, elle coupe, elle taille. Réduisant la ponctuation à l'infime, elle utilise l'implicite pour nous tenir en haleine.
Audacieuse dans son style, elle nous invite dans un univers étrange où rien n'est anodin dans ce qui survient laissant le lecteur troublé.
Le plaisir aussi de lire des nouvelles, c'est que l'on pioche en passant d'une nouvelle à l'autre en conservant l'âme du texte.
Annie Saumont : Le tapis du salon - Editions Julliard - 196 Pages - 16.50 Euros
jeudi 7 janvier 2016
Thomas B. Reverdy : Il était une ville
Thomas B. Reverdy nous plonge dans le climat délétère de la ville de Détroit, fleuron de l'industrie automobile, touchée par la crise financière de 2008.
Son personnage, Eugène, ingénieur français arrive à Détroit pour travailler sur un projet automobile révolutionnaire.
Doté d'un caractère plutôt optimiste, Eugène se rend vite compte que la ville sombre, victime des subprimes et de la faillite des banques.
C'est le symbole de la puissance américaine qui est touché, le fameux rêve devient cauchemar.
Les licenciements et les fermetures d'usines contraignent les habitants à quitter la ville.
Les travailleurs abandonnent les maisons qu'ils ne peuvent plus payer. Pillages, incendies, friches prennent possession de la ville.
Dans ce climat d'apocalypse tout à fait réel, les personnes qui restent, semblent figées à l'instar de celles qui fréquentent un bar resté ouvert.
C'est là qu'Eugène rencontre Candice, serveuse, au passé compliqué et avec qui il envisage un nouveau départ.
Quand il ne reste plus rien, il y a tout à recommencer et Eugène choisit l'amour.
Dans cette ville en perdition, les jeunes sont livrés à eux-mêmes et essaient de s'en sortir par tous les moyens, comme Charlie. Jeune garçon de 12 ans élevé par sa grand-mère, il tombe sous l'emprise de délinquants.
Sa disparition fera l'objet d'une enquête de la police dépassée par la violence et la délinquance.
Ce livre est très intéressant parce qu'il offre de multiples lectures. A la fois enquête policière, il est aussi un documentaire fiction sur l'économie d'une ville qui meurt.
L'auteur a une vision juste et précise du monde de l'industrie et ses personnages sont attachants dans leur réalité apocalyptique. Comme eux le lecteur erre dans un Détroit au bord du gouffre.
Ce qui est troublant c'est que nous avons l'impression de lire un ouvrage de science-fiction mais la réalité nous rattrape.
Avec une écriture sensible, l'auteur nous offre un roman aux chapitres courts mais efficaces et nous met face à l'agonie de notre monde et de son insolente modernité.
Thomas B. Reverdy - Il était une ville - Editions Flammarion - 272 Pages - 19 Euros
Son personnage, Eugène, ingénieur français arrive à Détroit pour travailler sur un projet automobile révolutionnaire.
Doté d'un caractère plutôt optimiste, Eugène se rend vite compte que la ville sombre, victime des subprimes et de la faillite des banques.
C'est le symbole de la puissance américaine qui est touché, le fameux rêve devient cauchemar.
Les licenciements et les fermetures d'usines contraignent les habitants à quitter la ville.
Les travailleurs abandonnent les maisons qu'ils ne peuvent plus payer. Pillages, incendies, friches prennent possession de la ville.
Dans ce climat d'apocalypse tout à fait réel, les personnes qui restent, semblent figées à l'instar de celles qui fréquentent un bar resté ouvert.
C'est là qu'Eugène rencontre Candice, serveuse, au passé compliqué et avec qui il envisage un nouveau départ.
Quand il ne reste plus rien, il y a tout à recommencer et Eugène choisit l'amour.
Dans cette ville en perdition, les jeunes sont livrés à eux-mêmes et essaient de s'en sortir par tous les moyens, comme Charlie. Jeune garçon de 12 ans élevé par sa grand-mère, il tombe sous l'emprise de délinquants.
Sa disparition fera l'objet d'une enquête de la police dépassée par la violence et la délinquance.
Ce livre est très intéressant parce qu'il offre de multiples lectures. A la fois enquête policière, il est aussi un documentaire fiction sur l'économie d'une ville qui meurt.
L'auteur a une vision juste et précise du monde de l'industrie et ses personnages sont attachants dans leur réalité apocalyptique. Comme eux le lecteur erre dans un Détroit au bord du gouffre.
Ce qui est troublant c'est que nous avons l'impression de lire un ouvrage de science-fiction mais la réalité nous rattrape.
Avec une écriture sensible, l'auteur nous offre un roman aux chapitres courts mais efficaces et nous met face à l'agonie de notre monde et de son insolente modernité.
Thomas B. Reverdy - Il était une ville - Editions Flammarion - 272 Pages - 19 Euros
mercredi 6 janvier 2016
Christophe Boltanski : La cache
Récompensé par le Prix Femina 2015, le premier roman de Christophe Boltanski retrace l'histoire de sa famille sur trois générations à travers le siècle.
Au coeur de cette autobiographie, le drame de la judéïté est analysé à partir des parcours des différents protagonistes. Comment se construire, vivre en fuyant, se cachant, falsifiant sa nationalité et son nom. L'exil et la peur de l'abandon deviennent pour eux un quotidien qu'ils embellissent par le vivre ensemble, soudés tout le temps.
Construit autour des pièces d'une grande demeure parisienne, Boltanski nous raconte avec des mots d'amour et d'humour sa famille, dont la figure emblématique était Myriam la grand-mère pétulante, handicapée et décalée.
Plus qu'une famille une tribu juive et c'est le charme et la force de ce roman très nostalgique.
La cache est l'endroit dans l'appartement où le grand-père médecin, juif va se cacher pendant la guerre.
C'est un livre rempli d'anecdotes cocasses et jubilatoires, mais Boltanski a sondé à travers un quotidien anti conformiste, le déracinement qui se transmet comme une névrose familiale.
Une famille extravagante qui vit repliée sur elle-même, les uns avec les autres avec une touche de folie qui les a empêchés de sombrer.
Malgré la construction littéraire originale et la grande subtilité de l'auteur à raconter sa famille, la lecture n'est pas toujours facile.
Si les personnages sont foisonnants, on se perd dans les multiples noms et surnoms empruntés ou donnés pour de multiples raisons il est vrai.
Les anecdotes se suivent sans cesse, souvent curieuses ou drôles mais on ne se retrouve pas toujours dans ce labyrinthe familial.
Un livre intéressant parce qu'il permet de connaître la famille Boltanski dont certains membres ont connu et connaissent une certaine notoriété.
Christophe Boltanski - La Cache - Editions Stock - 344 Pages - 20 Euros
Au coeur de cette autobiographie, le drame de la judéïté est analysé à partir des parcours des différents protagonistes. Comment se construire, vivre en fuyant, se cachant, falsifiant sa nationalité et son nom. L'exil et la peur de l'abandon deviennent pour eux un quotidien qu'ils embellissent par le vivre ensemble, soudés tout le temps.
Construit autour des pièces d'une grande demeure parisienne, Boltanski nous raconte avec des mots d'amour et d'humour sa famille, dont la figure emblématique était Myriam la grand-mère pétulante, handicapée et décalée.
Plus qu'une famille une tribu juive et c'est le charme et la force de ce roman très nostalgique.
La cache est l'endroit dans l'appartement où le grand-père médecin, juif va se cacher pendant la guerre.
C'est un livre rempli d'anecdotes cocasses et jubilatoires, mais Boltanski a sondé à travers un quotidien anti conformiste, le déracinement qui se transmet comme une névrose familiale.
Une famille extravagante qui vit repliée sur elle-même, les uns avec les autres avec une touche de folie qui les a empêchés de sombrer.
Malgré la construction littéraire originale et la grande subtilité de l'auteur à raconter sa famille, la lecture n'est pas toujours facile.
Si les personnages sont foisonnants, on se perd dans les multiples noms et surnoms empruntés ou donnés pour de multiples raisons il est vrai.
Les anecdotes se suivent sans cesse, souvent curieuses ou drôles mais on ne se retrouve pas toujours dans ce labyrinthe familial.
Un livre intéressant parce qu'il permet de connaître la famille Boltanski dont certains membres ont connu et connaissent une certaine notoriété.
Christophe Boltanski - La Cache - Editions Stock - 344 Pages - 20 Euros
samedi 2 janvier 2016
Merveilleuse Année 2016
Je vous présente mes voeux les plus sincères pour l'Année 2016.
Que celle-ci comble vos souhaits les plus intenses, vos plus délirants projets,
Qu'elle vous apporte la douceur,
et le bonheur encore et toujours,
2016 belle et littéraire,
Je vous souhaite de vivre de beaux voyages, d'inoubliables rencontres, d'incroyables discussions grâce à vos lectures et ailleurs aussi...
Merci de me suivre sur ce blog. N'hésitez pas à poster des commentaires.
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