je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 21 octobre 2018

Jon Kalman Stefansson : Asta

     Jon Kalman Stefansson est un talentueux écrivain islandais qui emmène le lecteur dans un univers étonnant où l'Islande tient un rôle mystérieux et âpre.
     Dans son dernier roman Astà, l'auteur annonce par la voix de son narrateur, un écrivain (peut-être lui) "qu'il est impossible de raconter une histoire sans s'égarer, sans emprunter des chemins incertains...".
     Ainsi, le lecteur est entraîné dans les vies de personnages d'une manière non chronologique, par le biais de souvenirs, de lettres ou de poèmes. Une expérience intéressante et bouleversante.
     Sigvaldi vient de tomber d'une échelle, il est très gravement blessé et gît sur le trottoir. Ses souvenirs lui reviennent, en flash, des instants de vie ordinaire, c'est sa vie mais aussi celle de ses proches.
     Les générations se succèdent et  les passions amoureuses sont déclinées au regard de l'existence qui passe beaucoup trop vite. Il y a des ratés, des chemins qui n'ont pas été pris, un petit tour et puis c'est fini. 
     Sur le trottoir de son agonie, Sigvaldi se souvient de sa première femme, Helga, passionnément aimée et des deux filles qu'ils ont eues ensemble, de leur séparation.
     Lui revient en souvenir, Astà, surtout. Son absence en tant que père, Astà son manque à jamais.
     Sa nouvelle épouse Sigrid qui sait veiller sur lui, et la fille d'Astà qu'il élève et à qui il donne tant d'amour.
     Dans ce puzzle de la vie, le lecteur tient en mains des pièces différentes mais fondamentalement semblables.
     Au fur et à mesure de la lecture tout se met place et l'auteur nous fait comprendre que ce qui remplit nos pauvres vies le temps qu'elles durent c'est l'amour filial, paternel ou maternel ou passionnel.
     Stenfensson choisit ses mots et ils s'impriment dans nos âmes. C'est beau.
     Une phrase m'a émue particulièrement, c'est celle qu'écrit Joséf à Astà, son impossible amour , son inconsolable quête :"Fallait-il que je meure pour te prouver que tu ne saurais vivre sans moi".
     Voilà Stenfensson amoureux des mots montrant une absolue compassion pour ceux qui vivent et souffrent d'aimer.
Jon Kalman Stefansson  - Astà - Editions Grasset - Traduit de l'islandais par Eric Boury - 492 Pages - 23 €

2 commentaires:

Jostein a dit…

Très beau roman que j’ai beaucoup apprécié aussi.

Marie a dit…

oui vraiment très beau