je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 21 janvier 2019

Atiq Rahimi : Les porteurs d'eau

     Très attendus sont les mots de Atiq Rahimi, romancier franco-afghan,  et son dernier roman nous comble par son intensité littéraire.
     Déjà avec Singé Sabour, Pierre de patience, le Prix Goncourt 2008 (analyse dans le blog 22 11 08), l'auteur nous avait subjugué par son éloquence et sa poésie qui nous emportait dans une histoire aux tonalités de conte persan.
     Le roman se concentre ici sur une journée, celle du 11 mars 2001 où les destins de deux hommes vont basculer à jamais. 
     Deux hommes que le monde sépare et qui ne se croiseront jamais mais qui pourtant partagent les mêmes origines et le même poids ancestral.
     Tom est un exilé afghan qui vit à Paris. Travaillant comme commercial, il se rend ce matin très tôt à Amsterdam en voiture. 
Mais aujourd'hui il ne reviendra plus, il a décidé de quitter sa femme. Il va retrouver à Amsterdam sa toute jeune et mystérieuse maîtresse.
       Tom, qui a francisé son prénom n'en peut plus de porter ses racines, son passé.  Dans un ultime geste de liberté, il fuit sa vie avec sa femme afghane, il quitte tout ce qui le retient à son pays. 
        Durant cette journée, il comprendra dans les bras d'une autre, que l'on ne peut pas abolir son histoire et ses racines.
     Yûsef, lui vit à Kaboul. Il est tôt , il doit se lever dans le matin glacé. Il est le porteur d'eau. Avec son outre, il va à la source et rapporte l'eau à la mosquée pour les ablutions des fidèles. Les Talibans veillent et distribuent les coups de fouet si le travail n'est pas accompli.
     Yûsef, porte le poids de son passé dans sa charge de porteur d'eau, il est solitaire et parle peu. Comme le veut la tradition, il doit s'occuper de sa belle sœur dont le mari est parti mais il en tombe amoureux.
     Grâce à elle, il ressent de nouveaux sentiments inconnus jusqu'alors et que la religion interdit.
     Le 11 mars 2001, les Talibans en quelques secondes font exploser les deux Bouddhas souriant géants de Bayiam anéantissant des siècles d'un passé culturel et originel.
    Atiq Rahimi nous plonge sur l'histoire et le passé de son pays que les Talibans veulent détruire. Il nous parle de l'exil et de la liberté. Il nous invite à un jeu d'amour et de désir dans une société brutale avec des mots empreints d'une grande justesse.
Atiq Rahimi - Les Porteurs d'eau - Edtions P.O.L. - Parution Janvier 2019 - 288 Pages - 19.5 €
    
     

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