Sans indication de temps, elles suivent toutes un fil rouge et se lisent comme un roman d'une grande puissance.
Les thèmes depuis longtemps évoqués dans les romans de Vann se retrouvent ici renforcés par une écriture brutale et sans concession qui dépouille le lecteur en le mettant face à des situations d'une profondeur glaçante.
Ce sont les souvenirs d'enfance, puis celle de l'adolescent et du jeune homme, Roy (double littéraire de David) qui sont réunis ici.
Des disputes incessantes de ses parents aux parties de pêche et de chasse avec son père ou son oncle, Roy vit une adolescence ballottée entre des parents compliqués.
Le divorce n'arrange rien et Roy assiste au défilé des petits amis de sa mère dans sa vie. Il recherche comme une quête à connaître son père qui s'est suicidé quand Roy avait 13 ans.
Le suicide de ce père fantasque, piteux dentiste et père peu brillant, qui a tout raté et qui est passé à côté de son fils, entraîne le garçon dans une réflexion constante sur cet homme.
David Vann se raconte et c'est bouleversant. Ce sont ses souvenirs qu'il convoque et dans une prose sombre mais empreinte d'une grande émotion, il nous parle de son attachement à l'Alaska et ses paysages.
C'est un livre aux questionnements profonds sur les relations familiales difficiles, sur la santé mentale, sur le divorce, les armes transmises de père en fils et l'amour, celui que l'on a du mal à donner et le suicide qui reste une question sans réponse.
Un véritable coup de cœur pour un livre sur l'intime.
David Vann - Le bleu au-delà - Traduit de l'américain par Laura Derajinski - Editions Gallmeister - Paru Janvier 2020 - 176 Pages -7.90 €
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