je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mardi 12 mars 2013

Michael Kumpfmüller : La Splendeur de la vie

Dans son quatrième livre, l'auteur allemand Kumpfmüller, raconte avec justesse et minutie la dernière année de la vie de Franz Kafka. Prénommé, Docteur, au début du roman, ensuite Franz pour marquer l'intimité, il nous fait pénétrer dans le quotidien d'un écrivain puissant et tourmenté par ses fantômes.
L'auteur de la Métamorphose, atteint de tuberculose, est maintenant un homme très malade. A l'occasion de vacances au bord de la Baltique  il rejoint sa soeur et  fait la connaissance de Dora Diamand qui deviendra sa dernière compagne.
Éblouie et consciente de la valeur de l'homme de lettres, elle tombe amoureuse du malade et dans une sublime abnégation partagera son quotidien de souffrance.
Au crépuscule de sa vie, elle lui apporte  lumière et amour qu'aucune autre passion amoureuse n'aura pu lui donner.
Bien documenté par les lettres de Franz à Max, son légataire testamentaire, ce livre nous rend l'atmosphère de l'Allemagne des années 20 et particulièrement Berlin. 
En pleine crise économique, la montée de l'antisémitisme annonce les prémices d'une idéologie nazie qui balaiera tout. D'ailleurs Kafka et Dora, juifs tous les deux, pensent à partir en Palestine.
Partagé entre Prague, ville détestée mais où vivent ses parents, et Berlin signification de liberté et pourquoi pas de guérison, Kafka lutte toujours contre ses démons.
L'attention de Dora, son amour calme et sincère lui procure , dans ses derniers jours, la sérénité à laquelle il aura aspiré toute sa vie.
Un très beau livre, où le quotidien dans ses gestes les plus simples mais les plus vrais, sur le dévouement et l'accompagnement.
Même si la fin inéluctable habite les premières pages, le récit reste empreint d'une grande sensibilité.

mercredi 6 mars 2013

Ariane Schréder : La silencieuse


La Silencieuse est un très beau premier  roman d'Ariane Schréder. Elle parle de Clara, une jeune femme de 32 ans,  artiste-sculpteur d'objets en suspension, aériens, blancs, purs. Après avoir été abandonnée par son amoureux, elle fuit Paris et installe son atelier dans une maison en pleine campagne. Très isolée au départ, son refuge artistique sera pour elle un  cheminement intérieur d'une intense richesse,  allant  à la recherche de ces mots si difficiles à apprivoiser et à dire.
Elle y rencontrera des personnages attachants, Omar le jardinier arabe dont les silences incitent à la réflexion la plus profonde, Ameline jeune pharmacienne fraîchement divorcée et qui tente d'oublier le soir dans l'alcool et les fanfreluches qu'elle est bien seule, le vétérinaire si professionnel et si attentif et d'autres qui vont et viennent avec légèreté et un certain silence.
Ariane Schréder dès les premières lignes nous ouvre les portes d'un monde de silence, de solitude et d'incompréhension mais aussi de douceur et d'harmonie, à travers une évocation de l'art et la sculpture très esthétique.
Giocometti et Arp les deux artistes  présents dans le livre, apportent un regard subtil sur la création artistique à travers les réflexions et interrogations de l'auteur.
Un livre doux et lumineux, sans brutalité, avec un style fluide et serein, où les réflexions arrivent paisiblement et délivrent un message tendre d'espoir, comme une promesse à venir.