je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 2 août 2013

Larry Brown : L'usine à lapins

A Memphis, Tenessee, l'avenir est plutôt sombre pour les personnages de ce roman du talentueux romancier Américain Larry Brown, disparu  en 2004.
Larry Brown a écrit d'une façon remarquable sur cette Amérique profonde et reste une référence dans la littérature du Sud.
Ses héros dramatiquement humains côtoient la misère, l'inculture, la folie et se trouvent confrontés à la solitude la plus profonde.
A la lisière de tous les chemins, ils essaient de s'en sortir mais sont vite rattrapés par la réalité sordide.
Dans ce roman aux voix multiples, la vie se précipite parce que la mort n'est jamais loin.
 De Melle Muffet, unijambiste employée de maison au service d'un petit chien bizarre et vicieux à Mr Hamburger dont les affaires sont pas très nettes ou  Arthur septuagénaire impuissant mari d'Hélène plus jeune que lui et buvant trop à force d'ennui en passant par Anjalee, mi-prostituée mi-coeur d'artichaut qui collectionne amants et déconvenues ainsi que Wayne, marin boxeur obsédé par Anjalee et rêvant de l'épouser et d'autres aussi paumés et touchants, nous décrivent  une société où le rêve a disparu.
A la recherche d'amour, ces héros malmenés et blessés par la vie  se trouvent confrontés à un quotidien glauque et un avenir inexistant.
Sous la plume de Larry Brown, directe et efficace,  ils deviennent humains dans une normalité effrayante.
La construction littéraire est intéressante, chaque chapitre est consacré à un personnage et même s'ils ne se connaissent pas vraiment, leurs vies se ressemblent dans leur désespérance.
S'ils se croisent c'est pour partager un instant de lumière ou de violence.
Un livre étonnant que l'on ne peut lâcher. Une belle découverte.
Classé dans les polar, je trouve qu'il correspond plutôt à un roman de société noir.




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