je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 22 juillet 2009

Suter Martin : La face cachée de la lune

Ce livre écrit en 2000, raconte d'une manière admirable à travers un récit palpitant et une écriture finement menée la descente aux enfers d'un golden boy. La quarantaine élégamment passée, avocat d'affaires très en vue, Blank a tout réussi. Il nous promène au début de l'histoire à des vernissages, des cocktails, restaurants de luxe tout un monde à la mode où finalement Blank s'ennuie. Grâce à une jeune hippie, il fait l'expérience d'une partie de dégustation de champignons hallucinogènes, et de ce jour sa vie bascule. La substance toxique contenue dans ces champignons révèle les côtés les plus sombres de Blank. Il devient violent, très violent et nous assistons à sa déchéance. Se réfugiant dans la forêt, à la recherche de son véritable moi, sa quête le ménera à une fin prévisible.
Face à Blank, Ott un homme d'affaires, chasseur dans tous les sens du terme, aucun besoin de champignons pour ressoirtir son côté sanguinaire.
Dans une poursuite haletante, et un face à face d'une violence terrible, nous comprenons que la société essaie de contenir les instincts les plus bas de l'homme. Il suffit d'une rencontre, d'un évènement et la bête est là.
Suter nous décrit avec une écriture précise un roman humain, une recherche fouillée de l'univers de la forêt et de ses éléments. Nous ne sommes pas dans une promenade bucolique, mais dans une étude de l'âme humaine et ses déviances mentales. Construit comme un policièr, il écrit un roman original et haletant, où même si on sait que l'homme est un loup pour l'homme, il arrive encore à nous effrayer.
Pourquoi tant d'acharnement pour en arriver là, avons nous tous un coin si sombre tapi au fond de nous ?...
Suter nous fait découvrir aussi le monde impitoyable des avocats d'affaires où tous ls coups bas sont permis. Un monde apparemment qu'il connaît bien.
Vraiment un bon livre.

mercredi 15 juillet 2009

Kiyohiro MIURA : Je veux devenir moine zen !

Un récit court, un texte épuré, assez surprenant sur la place de la tradition dans la société japonaise ultra moderne. Les parents d'un jeune garçon turbulent se voient confronter au choix déterminé de cet enfant de devenir moine dans un monastère zen. Dans l'obligation d'abandonner leur responsabilité parentale , ils se voient exclus de l'éducation et de la vie de leur fils.
Ne plus appeler son père, papa, être adopter par des étrangers, abandonner le confort d'une vie sociale et familiale sera le prix à payer pour devenir un moine zen.
Entre résignation et pudeur, les personnages expriment peu de sentiments et d'émotion et interviennent peu dans la vie des autres. Face à la décision prise par leur fils, les parents se retrouvent à reconsidérer leur vie et leurs propres choix.
De retour des Etats Unis, ils sont perdus dans cette société. Sans attache religieuse, l'homme se sent attirer par la philosophie zen comme si elle avait toujours était présente dans son existence. Lui qui n'a jamais vraiment décidé admire le choix de son fils.
Ce livre aborde d'une manière intéressante la culture japonaise, la place de la femme dans le couple. la femme soumise à son mari même dans ses erreurs, reste digne dans la douleur. Elle sera victorieuse dans l'espoir qu'elle met dans sa fille pour qui tout peut encore arriver.
L'auteur avec beaucoup d'humour et de distance, nous raconte un évènement atypique pouvant nous paraître, à nous occidentaux, assez dur. Nous appréhendons ainsi la philosophie zen et la place importante qu'elle a conservé dans la société japonaise et comprenons mieux ainsi la pensée japonaise, cette façon si délicate de ressentir et dire les choses avec une réelle émotion contenue
.
La description du moine zen qui va s'occuper de l'enfant est aussi inquiétante. Cette femme asexuée, dominatrice dont on ne connaît pas le passé montre combien les apparences sont trompeuses.
Un texte vraiment très intéressant à lire pour son approche et sa connaissance de cette sensibilté nippone.