je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 9 juin 2016

Caryl Férey : Condor

     Caryl Férey nous revient avec un roman vibrant et haletant pour nous raconter une histoire violente  où les personnages évoluent sur un fil, dans un pays qui me touche particulièrement, le Chili.
     Un peu tout à la fois, polar, politique, historique, ce livre nous emporte de plus en plus fort dans une course ultime au nom de la justice et  liberté.
     Revenant à travers ses héros, sur le 11 septembre 1973, jour qui a vu la chute et le suicide du président élu démocratiquement, Allende et l'avènement de la dictature de Pinochet et de ses militaires sanguinaires.
     Le Chili entre alors dans la période la plus noire de son Histoire. 
     Une chape de plomb s'est abattue sur la nation andine et les pleurs et la peur se sont installées pour longtemps.
     20 ans après et des milliers de massacres, de tortures, de disparitions, commis par les militaires, le Chili n'a pas pansé ses blessures malgré le retour des exilés et de nouvelles élections.
     Les coupables n'ont pas tous été punis et certains ont continué leur vie, sous une autre identité avec une autre histoire en toute impunité.
     Le Chili croit en un renouveau et celui d'aujourd'hui a du mal à oublier celui d'hier. Bourreaux et victimes vivent sur le même sol.
     De Santiago au désert d'Atacama, Stefano, le vieux militant fidèle à Allende avec Gabriella la belle indienne mapuche et Estèban, l'avocat des causes perdues mais fils de famille deviennent des enquêteurs au service de la justice dans un trafic de drogue.
     L'air est chaud, il brûle même et les paysages nous envoûtent. L'esprit chamanique n'est pas loin et les charognards non plus.
     Le rythme s'intensifie et devient haletant, l'histoire est très fouillée et presque documentaire parfois. 
     Même si je trouve juste que les personnages font trop dans la caricature sociale, il n'en reste pas moins l'ombre de Neruda sur les mots et le chant de Victor Jara.
Caryl Férey - Condor - Editions Gallimard Série Noire - 416 Pages - 19.50 Euros
     
    


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