je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 15 mai 2017

Haruki Murakami : Des hommes sans femmes

     Il y a 9 ans, Haruki Murakami publiait un recueil de nouvelles "Saules aveugles, femmes endormies", aujourd'hui avec "Des hommes sans femmes", il reprend la forme courte. Et c'est bien.
     Nous retrouvons l'épure qui lui va si bien et l'ambiance  particulière qu'il a su créer et qui marque son oeuvre.
     7 nouvelles avec pour fil rouge, un thème cher à l'auteur, les relations compliquées entre les hommes et les femmes.
     Ici il est question d'hommes qui vivent sans femmes, ou qui ont vécu avec des femmes et qui pour des raisons toutes différentes se retrouvent seuls.
     Pourtant, nous croisons des femmes à chaque nouvelle. Elles sont libres, audacieuses, compliquées et les hommes subissent leurs états d'âme et leurs mensonges.
     Ces femmes disparues de la vie des hommes, restent pourtant très présentes que ce soit en souvenirs ou en rêves.
     Beaucoup de mélancolie, de solitude, d'instants à jamais enfuis parcourent les histoires.
     L'émotion est là quand nous suivons la trace de ce brillant chirurgien esthétique, célibataire endurci et savourant la vie et les femmes jusqu'au jour où il tombe amoureux fou d'une maîtresse et alors...
     La nouvelle, Samsa amoureux, est étonnante et nous plonge dans le fantastique , un clin d’œil surprenant à Kafka et sa Métamorphose. Murakami nous montre son talent magique.
     Le bar de Kino, au fond d'une impasse où un mari trompé essaie de changer de vie mais survient l'étrange et l'univers envoûtant nous happe comme le héros.
     Beaucoup de références émaillent les nouvelles, qu'elles soient musicales, au jazz , aux Beatles mais aussi littéraires comme à Hemingway pour le titre.
     Même si elles sont peut-être inégales entre elles, juste un peu, le lecteur retrouve le climat étrange qui s'en dégage, cette nostalgie des moments où on a été heureux et qui n'existent plus, la solitude qui pèse et cet instant où même dans le quotidien la magie peut surgir.
      A lire, parce qu' il n'est pas possible de dévoiler toutes les nouvelles.
     A lire, parce que Murakami nous captive avec la beauté de ses histoires d'hommes (et femmes), il nous invite à un rêve envoûtant et nous apprécions une fois de plus une très belle création littéraire.
Haruki Murakami - Des hommes sans femmes - Editions Belfond - Traduit du japonais par Hélène Morita - 304 Pages - 21 €

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