Parce que dans toutes les familles il y a "quelques lueurs et beaucoup de zone d'ombre", Alejandro Palomas s'empare de l'incontournable repas de famille et nous invite à un réveillon du Nouvel An, à Barcelone.
Amalia, 65 ans, divorcée depuis 3 ans reçoit chez elle ses enfants Fernando le fils, le confident, ses 2 filles, Sylvia, qui comme d'habitude vient sans son mari et Emma, accompagnée d'Olga sa compagne, bourrée de certitude. Sera de la fête Eduardo, le frère d'Amalia, l'oncle éternel séducteur et célibataire.
Quittée par un mari infâme et escroc, la mère savoure sa liberté. Très maladroite en raison d'une importante cécité (64 %), Amalia s'éparpille, parle beaucoup, d'une grande naïveté, elle se fait souvent avoir au grand désespoir de ses enfants.
Mère et fils attendent les invités et préparent la table en mettant le 7ème couvert celui de l'absent, de tous les absents.
La voix est donnée à Fernando, amoureux malheureux abandonné par son ami. Il raconte jusqu'au bout de la nuit l'histoire de sa famille.
Entre passé nostalgique et présent difficile, il nous fait découvrir les failles que chacun porte et cache en lui.
La communication entre eux ou plutôt son absence est douloureuse, empreinte de non-dits et de lourds secrets. L'attitude de la mère, entre insouciance et inconscience, les agace.
Donc le livre commence tranquillement pour acquérir profondeur et intensité. L'auteur nous dépeint le portrait d'une vraie mère, d'une louve, Amalia personnifie l'amour maternel et le texte gagne en gravité.
Les sujets abordés sont douloureux et complexes et ce qui lie cette famille à part l'amour c'est une dose d'humour incroyable et là ça marche complètement.
Tous les protagonistes de cette nuit, à leur manière, par le parcours cabossé de leur vie, sont attachants et nous émeuvent.
Un personnage, qui n'est pas invité mais que l'on entend souvent au téléphone c'est Ingrid, meilleure amie d'Amalia et reine de reïki, donne ici le ton de l'humour décalé.
Une chose m'a attirée dans ce livre, c'est la couverture délicieusement colorée faisant référence à Almodovar, et je n'ai pas été déçue.
A lire absolument, parce qu'on a tous eu des repas de famille....
Alejandro Palomas - Une mère - Editions du Cherche-Midi - Traduit de l'Espagnol par Vanessa Capieu - 320 Pages - 21 €
2 commentaires:
La.couverture m'attire et je suis rarement déçue par cette collection
Merci Jostein,
J'ai vraiment beaucoup aimé et c'est une belle découverte d'auteur pour moi
à bientôt
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