je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 24 septembre 2009

Nadeem Aslam : La vaine attente

1985. Usha petite ville afghane nichée à la frontière du Pakistan. Avant, elle évoquait l'Orient, ses jardins, ses contes et sa magie. Dans une maison ornée de fresques persanes et où les livres sont cloués aux murs afin d'être préservés de l'ignorance des Talibans, vit Marcus, seul avec ses souvenirs d'un bonheur mort à jamais. Il se souvient de Qatrina sa femme son amour pour lequel 40 ans plus tôt il s'est installé en Afghanistan, de sa fille unique Nazeem disparue tragiquement dans un guerre de fin de monde et de raison. A la recherche de son petit fils, il va croiser la route d'écorchés vifs de cette tragédie humaine. Dans sa maison, Lara jeune russe à la recherche de son frère, David, américain, agent de la CIA dernier compagnon de Nazeem et Casa adolescent orphelin conditionné dans un camp terroriste et qui n'attend qu'une chose, donner sa vie à Allah. Dans ce décor qui fut jadis la perle de l'Orient et qui a sombré depuis l'invasion russe dans un chaos total, Nadeem Aslam nous raconte l'histoire de ce pays et de ses hommes. Roman à tiroirs où les protagonistes se croisent et se lient. Face à la beauté il nous montre la barbarie à visage humain, face aux bourreaux aux multiples croyances il oppose les victimes toujours plus nombreuses, le récit est implacable de gravité et de vérité. Al Quaeda est présent tout au long de ce roman plongé dans la fureur de ses protagonistes. Attentats sanglants, tortures, endoctrinement aveugle répondent aux appels à la prière qui ne sont que des appels à la guerre des musulmans. Les Mollahs deviennent des représentants sanguinaires face à des envahisseurs tout aussi démoniaques. L'écriture est admirable avec ses retours en arrière réguliers tout au long du récit. Les personnages sont attachants dans leur quotidien dévasté. Le plus troublant ce sont les explications de ce néant qu'ils nous transmettent. Des mots simples, des dialogues où l'horreur a pris sa place dans la vie de tous les jours. Les jeux des politiciens, l'ambition des états, la folie des religieux anéantissent des hommes et des femmes dans leur liberté de vie. En refermant ce livre, on est mal à l'aise. Ces hommes, ces femmes victimes et bourreaux sont des êtres d'une humanité qui devient une actualité inéluctable. Mais une chose est sûre, enfin elle l'est pour moi ; ce livre m'a fait comprendre que jamais, jamais justement je ne pourrai comprendre ce qui arrive dans ce pays. Ni les russes envahisseurs, ni la CIA hypocrite finançant des groupes terroristes, ni les Mollahs qui au nom de Dieu tuent et massacrent. Un livre d'une grande émotion.

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