je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 17 octobre 2009

Françoise Henry : Le rêve de Martin

C'est une longue lettre posthume qu'une mère écrit à son fils et c'est un monologue, témoignage poignant que nous écoutons et que nous nous approprions tout au long de ce récit d'une grande noirceur.
Armande est morte et elle va parler enfin à son fils Martin. Il a soixante dix sept ans et il va mourir. C'est le récit d'un secret, de vies déchirées à jamais et vécues par Armande par qui la faute arrive et par Martin qui la subira sans comprendre toute sa vie.
Armande est mariée elle a deux petits enfants, elle retrouve à l'école du village un ancien amour de jeunesse. Devenu instituteur, il lui redonne ce qui lui manque : plaisir et légèreté. L'espace d'un instant elle oublie tout, elle succombe. Martin naîtra de cet unique moment charnel.
Mais Armande ne quitte pas sa famille et son mari accueille Martin. C'est la guerre et quand la vie devient trop dure, le mari placera Martin chez un couple de paysans sans enfants où il sera le valet de ferme. Voilà le 9 mai 1940, Martin quitte sa famille pour vivre une vie de douleurs.
Jamais Armande ne se remettra de cet abandon, jamais elle ne fera un geste pour revoir son fils, jamais elle ne lui expliquera pourquoi il a été placé. Jamais les mots ne passeront sa bouche. Martin ne reviendra jamais chez lui, il essaiera de trouver une place auprès de ces paysans sans cœur, il sera malheureux.
L'écriture est bouleversante dans son austérité, les mots arrivent trop tard. Mère et fils ont chacun de leur côté souffert du même drame. L'un savait pourquoi, l'autre pas. Martin aurait eu une autre vie avec son vrai père, Armande aussi peut être. Le gâchis est immense.
La faute de la mère est racontée avec des mots d'une grande sensibilité : "Il m'a caressé la joue comme jamais personne ne me l'avait caressée. J'ai fondu. J'ai tout oublié. J'ai tout donné."

1 commentaire:

Jocelyne a dit…

Quel gâchis! Et combien y en a-t-il au comme cela? les gens de ma génération en ont tous connus! J'ai été en colère tout au long de l'histoire! Mais, à bien y réfléchir, transportons-nous à cette époque, et plus grand chose ne nous étonne, même si nous sommes bouleversés! Mais, ne rêvons-pas, notre époque a aussi ses cruautés.