je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 4 octobre 2009

Joseph Boyden : Les saisons de la solitude

"Tout le monde prétend qu'il est dangereux d'apprivoiser un animal sauvage. Mais pour qui ? Pour l'animal ou pour l'homme ?".
Deux voix, deux histoires pour ce roman de vie que nous conte Joseph Boyden. Deux destins, unis et désunis par les liens de la famille. Une famille indienne du Canada qui arrive avec beaucoup de mal et de tragédies à prendre en main son destin. Deux générations qui vivent leur passé, leur culture dans une quête éperdue de liberté et de vérité. La trame est celle que Boyden aime prendre, celle de l'histoire d'une famille, mais aussi de chaque individu face à l'éclatante immensité des espaces canadiens et l'appel des villes américaines entre autre l'incontournable New York. C'est un étonnant hommage à la nature. Ce qu'il reste de sa culture et de ses croyances quand le monde autour s'acharne à balayer les derniers vestiges d'une civilisation trop ancienne. Et pourtant dans ce roman, l'ennemi et la haine ne viennent pas des étrangers mais de la famille, du clan. Alors ? Boyden nous emmène sur des chemins toujours douloureux, ceux de la connaissance de soi, de la recherche de son identité même si elle a perdu sa place. Avec un texte d'une grande simplicité, il nous permet d'être proche de cet univers et de ces gens. Douloureuse simplicité qui nous fait comprendre la complexité de toute une vie. L'histoire est celle de la famille Bird, Indiens du Canada. Will, la soixantaine , est un ancien pilote il se trouve plongé dans le coma suite à une terrible agression et puis Annie sa nièce revenue d'un long voyage à travers le clinquant des grandes villes américaines à la recherche de sa sœur Suzanne. Elle veille sur lui et lui parle, lui raconte. A travers son sommeil, Will aussi nous ouvre les portes de son histoire. C'est une très belle fresque historique et humaine et l'écriture est pure et sincère. Juste un bémol, j'ai trouvé les clichés de New York et de l'univers de jet set un peu trop clichés justement et convenus. Ils m'ont un peu lassée parce qu'ils reviennent un peu trop souvent et restent prévisibles. Par contre j'avais hâte de retrouver Will et ses errances dans la forêt canadienne , avec son histoire en tant qu'Indien mais surtout en tant qu'homme, m'a vraiment touchée. Will (Boyden) nous apprend la fuite, celle qui sauve , celle qui nous sauve, celle qui nous apprend à nous perdre pour mieux nous retrouver. La fuite pour ne pas être pris, pour rester libre et vivant.
"Tout ce que je sais, c'est qu'il n'existe pas de héros dans ce monde. Rien que des hommes et des femmes devenus vieux et fatigués qui n'ont plus la force de lutter pour ceux qu'ils aiment."
Un très bon roman où l'humanité est présente dans tout ce qu'elle a de plus simple : sa profonde solitude.


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