je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 2 juin 2011

Nicole Krauss : La grande maison

En nous ouvrant les portes de La Grande Maison, l'auteur nous perd dans un labyrinthe romanesque où les personnages se racontent, se croisent, s'échappent se perdent et se retrouvent avec, pour trait d'union, un antique bureau.
C'est l'histoire de ce meuble, monumental bureau, 19 tiroirs de différentes tailles dont un est fermé à clef . Nous suivons son passage de maison en maison , de famille en nouveau propriétaire, objet de mémoire et de douleurs.
De Budapest sous l'occupation nazie au New-York des années 1990 en passant par Jérusalem et Londres, l'empreinte de ce meuble curieux sert de fil conducteur aux portraits et destins de ces personnages.
Nicole Krauss dans une construction littéraire complexe, nous déroute et nous charme. Huit chapitres dont les titres sont identiques, sauf deux, quatre histoires alternent et se recoupent. L'auteur nous entraîne dans une expérience de lecture fascinante.
L'idée de mémoire est importante dans ce livre. C'est un acte volontaire. L'écriture devient un refuge pour se souvenir.
Les héros sont marquants, les chapitres deux et cinq nous racontent avec beaucoup de force, le message d'un père à un fils. Tous les mots qui n'ont jamais été dits. L'amour y est violent. Les autres personnages se sont ratés parfois, les secrets ont été trop lourds. Les relations entre ces êtres sont complexes mais toujours délicates. Les femmes sont murées dans leur silence.
Le secret de La Grande Maison est révélée à la fin, c'est la mémoire millénaire du peuple juif.
Un peuple qui vit avec la mort chaque jour, qui ne veut surtout pas oublier.
L'écriture de Nicole Krauss est toute en finesse, avec un souffle parfait et un ton juste.
Il faut savoir se perdre dans une lecture, se laisser porter, ne pas vouloir de réponse, enfin pas tout de suite.









2 commentaires:

Clara et les mots a dit…

Très beau billet !

Marie a dit…

merci beaucoup Clara !