je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 6 février 2012

Rikka Pulkkinen : L'armoire des robes oubliées

L'auteur finnoise nous retrace l'histoire familiale des Halqvist au travers de portraits brûlants de femmes qui ont aimé. Dans un récit psychologique d'une grande finesse, les voix s'intercalent pour se raconter, se superposent pour se souvenir et s'interpellent pour saisir la fêlure.
Elsa, psychologue reconnue et Martti artiste peintre sont mariés depuis plus de 50 ans. Ensemble ils ont eu une fille, Eléonoora. Dans les années 60, Martti est tombé fou amoureux d'Eeva. Jeune étudiante au pair embauchée par le jeune couple pour s'occuper de la petite fille pendant qu'ils menaient chacun leur carrière. Un vent de liberté et d'indépendance soufflait alors et Elsa s'absente souvent pour son travail. Les liens deviennent forts et la passion balaiera les moments lumineux entraînant Eeva dans un voyage sans retour.
50 ans plus tard, Elsa atteinte d'un cancer, désire mourir chez elle entourée de sa famille. Son mari, sa fille et ses deux petites filles, Anna et Maria. La maladie et l'approche de la mort vont les réunir et lever le voile sur les souvenirs et les non-dits. Anna dépositaire de ce secret, la liaison adultérine, prendra la parole pour raconter, questionner, se mettra dans la peau d'Eeva pour comprendre sa propre vie.
Il ressort de cette histoire de famille finlandaise un grand respect des personnages. Pour Martii, si lâche et si humain dans ses limites, ses doutes et ses remords, pour Elsa si prise dans son temps et si confiante dans son amour, pour Eeva jeune fille si fragile , morte d'aimer et Anna qui rentre dans la vie par des blessures d'amour. L'histoire se répète, se superpose comme les couleurs d'une toile.
La construction littéraire est très intéressante, l'auteur nous emmène dans un voyage entre Elsinki et Paris des années 60 à nos jours sur les traces d'une famille apparemment heureuse. Sans mièvrerie, elle met en évidence la fragilité de l'apparence devant le passé exhumé. Elle décortique les sentiments de chacun avec beaucoup de délicatesse. Le passé est là toujours, il nous bouleverse même si les chemins pris nous ont emporté ailleurs.



Aucun commentaire: