En 2002, à Jérusalem, pendant la seconde Intifada, le destin de deux jeunes filles, l'une palestinienne et l'autre juive, sera scellé dans une bouffée ultime de violence et de haine.
Gwenaëlle Aubry donne la parole à ces deux adolescentes dont les silhouettes, se mêlent, se frôlent. Les regards se croisent dans un subtil et douloureux jeu de miroir au point de confondre l'une avec l'autre et se perdre aussi.
Le conflit israëlo-palestinien, évoqué ici par l'auteur, nous montre une intimité qu'aucune actualité ne pourra dévoiler, raconter. Celle de Leïla et Sarah, 17 ans, emportées dans la tourmente d'un combat millénaire, celui que se livrent leurs ancêtres, légitimes communautés de ce pays divisé à jamais.
Sarah, , née à New-York, est juive d'origine polonaise. Après les attentats du 11 Sept., elle quitte le pays avec sa mère pour s'installer en Israël. Sarah apprend l'histoire de son peuple, et se rend compte des brimades et souffrances subies par les palestiniens, c'est un pays meurtri par la guerre qu'elle découvre. Mais elle s'identifie à son passé et comprend son Histoire. Cette terre appartient aux Juifs et il est normal de la défendre par tous les moyens.
Leïla est palestinienne, et a toujours vécu avec sa famille en Cisjordanie, dans un camp de réfugiés. Elle s'évade dans la littérature, rêve de partir étudier à l'étranger. Son peuple vit sans terre, subit l'humiliation, terrorise pour se faire entendre. Sa vie devient une fuite en avant que la violence et la haine embraseront.
Dans une écriture sensible et tenace, l'auteur nous tient en haleine par ses phrases longues. Emmêlant la vie et le chemin de ces deux jeunes femmes dont les descriptions sensuelles et charnelles sont remplies de souffrance et de désespoir.
Elle fait entendre, avec une grande objectivité, les voix de ces deux femmes que tout oppose mais qui se ressemblent tellement.
La construction littéraire est remarquable et le rythme haletant jusqu'au bout. La lecture se fait dans le dernier chapitre, page contre page, dans un face à face romanesque étonnant. Même attendue la fin est à couper le souffle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire