En exergue de son livre, l'auteur cite Senghor : "On fleurit les tombes, on réchauffe le Soldat inconnu, Vous, mes frères obscurs, personne ne vous nomme".
C'est un vibrant témoignage d'honneur et de mérite que rend Monénembo à ces hommes appelés "les tirailleurs sénégalais", même s'ils venaient d'ailleurs, et qui ont combattu au côté des français.
Hommage au peuple peul à travers l'histoire vraie et émouvante du jeune Addi Bâ, originaire de Guinée, capturé à la bataille de la Meuse. Il s'échappe du camp, et mort de faim et de froid dans la forêt vosgienne, il est recueilli par une famille.
Soldat "nègre" pris en plein coeur de la débâcle de 1940, il évoque nos colonies mais aussi l'inconnu. D'abord méfiante, la population l'épie, le surveille mais bien vite son charme, sa gentillesse opèrent et font de lui un des leurs.
Il s'engage dans la lutte contre l'occupant et fédère les prémices du premier réseau de résistance.
Trahi, l'histoire n'a pas mis de nom sur son dénonciateur, il sera, avec d'autres, torturé et exécuté.
La France qui a longtemps occulté cette part de son histoire, lui rendra hommage dans une cérémonie en 2003.
S'emparant de cette histoire, l'auteur crée une fiction en établissant un dialogue entre son neveu et Berthe, jeune fille au moment de la guerre, gardienne de la mémoire d'Addi Bâ, de son parcours.
Truffée de patois vosgien, la conversation prend des allures de conte africain. La tradition orale donne un souffle poétique à ce récit, lui donnant ainsi une dimension de légende.
Dans village traditionnel, anéanti par la guerre, Addi Bâ apporte chaleur et action au coeur de ses hommes et femmes.
Tirailleurs sénégalais, fervents défenseurs de la France, morts loin de leur pays, de leur culture, Hommes qui nous ont aidé à vivre.
Roman historique brillant, il émeut par son ton où Afrique et France parlent la même langue.
1 commentaire:
J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire : trop fouillis même si ce style est intéressant. Je suis quand même allée au bout car il est bien vrai qu'une histoire vécue est toujours haletante. Je ne regrette pas.
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