je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 4 mai 2013

Jean-Philippe Blondel : 06h41

Gare de Troyes, lundi 6 h 41. Elle monte à bord du TGV qui la ramène à Paris après un week-end déprimant  chez ses parents. Elle va retrouver son mari et sa fille. Plus d'une heure pour souffler et se préparer à affronter sa semaine de chef d'entreprise.
Il prend le même train, pour une visite à son seul ami d'enfance qui se meurt d'un cancer. Il est divorcé et a deux enfants, vendeur dans un supermarché.
Elle, c'est Cécile, lui c'est Philippe. La petite cinquantaine tous les deux, il y a trente ans ils se sont connus, aimés puis quittés en très très mauvais termes.
Le pire des hasards les amène à être voisins pour un extraordinaire voyage dans le temps et les souvenirs.
Chacun fait semblant de ne pas reconnaître l'autre. D'ailleurs tous les deux ne sont plus les mêmes, ils sont devenus l'exact opposé de leur jeunesse.
Jusqu'où iront-ils dans l'ignorance de l'autre, dans les faux semblants ?
Dans ce huis clos étonnant, ils vont aller au bout de la mélancolie en faisant revivre leur parcours, leurs ambitions. La confrontation du passé enfoui  à la réalité du présent possède des saveurs douces amères.
L'auteur manie le monologue finement en alternant les voix de Philippe et Cécile. Il parcourt l'intime en disséquant les obsessions et les failles de ses personnages, sondant leurs profonds retranchements.
Blondel possède une plume délicate pour dire la vie humaine, les rencontres, les ratés, les colères, la folle jeunesse qui passe et ce que l'on devient. 
Un livre bref mais intense, troublant par la fin qui s'ouvre sur l'incertitude, laissant ainsi le lecteur décider.
C'est beau.





1 commentaire:

Jocelyne a dit…

c'est plus que beau, c'est un petit bijou...