je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 16 juillet 2015

Mitsuyo Kakuta : La Cigale du huitième jour

     Un matin de février 1985, à Tokyo Kiwako pénètre dans un appartement où se trouve un bébé seul, en pleurs. Elle le kidnappe, en fait son enfant et devient sa mère, elle lui donne le nom de Kaoru.
     Ainsi commence pour elle et lenfant une cavale qui durera 3 ans, pendant lesquels la jeune femme cachera son identité et celle du bébé afin de ne pas être retrouvée par la police.
     A travers l'archipel, Kiwako fait toutes sortes de rencontres et se trouve confrontée à des situations difficiles.
     Pourtant, elle arrive à créer pour Kaoru un cocon de protection et d'amour, malgré une fuite de plus en plus aléatoire.
      Se noue alors entre la fugitive et l'enfant un lien d'amour filial et de tendresse très fort.
     Par besoin de protection, elle cherche refuge dans une secte bien particulière, qui n'accepte que des femmes et des enfants.
     Sa cavale prend fin au bout de trois ans. La seconde partie du livre confronte les interprétation des autres protagonistes de l'affaire et nous délivre ce qui s'est passé après l'arrestation de Kiwaku.
     Le lecteur apprend les zones d'ombre de ce dramatique enlèvement et se fait une opinion sur les parents, découvre l'identité du bébé et retrouve Kaoru à l'âge adulte où la quête de la mère prend des chemins très surprenants.
     Beaucoup de suspense et de poésie dans ce roman très bien construit.
     Les thèmes sont nombreux et la réflexion profonde. C'est un extraordinaire voyage dans le Japon avec ses coutumes ancestrales et sa modernité parfois dérangeante. La place de la femme dans la société et dans le couple est très habilement dépeint, et l'amour fait la part belle à cette histoire.
     L'auteur avec intelligence nous interroge sur le couple, le désir d'enfant, la transmission. Elle arrive même à casser les codes de la culpabilité.
     C'est un très beau roman, où les phrases nous emportent dans un récit riche en réflexions et dans une traversée difficile de la vie.
     La littérature japonaise possède cette beauté qui nous fait aimer les mots, les phrases et nous fait vibrer d'émotions vives.
     Pour de qui est du titre absolument magique, je laisse le mystère entier.
     Lisez....
Mitsuyo Kakuta - La Cigale du huitième jour - traduit du japonais par Isabelle Sakaï - Editions Actes Sud - 352 pages - 22.80 Euros
     

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