je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 23 novembre 2015

Tobie Nathan : Ce pays qui te ressemble

Egypte 1925: l'orient immémorial possède encore un goût de rêves et de magie et le Caire est la ville de tous les possibles, de toutes les cultures.
Les communautés se côtoient dans la fierté de leur différence et le respect de chacun. Juifs et Musulmans ensemble, Egyptiens d'abord.
Egypte 1956 : l'islamisme radical des Frères Musulmans sonne la fin des espoirs et les Juifs sont chassés d'Egypte.
Aujourdh'hui, Zahor donne la voix à ce récit bouillonnant et truculent qui nous raconte à travers sa vie de petit juif du vieux ghetto du Caire, l'histoire étonnante de ses parents mais aussi ses rencontres avec des personnages qui l'ont marqué.
Entre le conte oriental envoûtant, rempli de superstitions, de prières magiques, et l'Histoire du pays pendant la guerre mondiale, le lecteur est pris par une lecture très colorée et nostalgique.
Zahor, dont les parents ont formé un couple improbable, lui aveugle à la mémoire phénoménale et récitant le cantique des cantiques et elle un peu possédée, s'est vu confié à une nourrice musulmane dès sa difficile naissance.
Entre jeteuses de sort et pouvoirs des fétiches, il grandit dans le souvenir de sa soeur de lait Masreya.
Les aventures de la vie vont les faire se retrouver, s'aimer, d'un amour interdit par le Coran et dont l'exil marquera la fin.
Et puis, l'amitié forte avec ses amis, complices malgré leur divergence,  l'amènera à reconsidérer son destin.
Tobie Nathan nous plonge dans une page très discutée de l'histoire de l'Egype, dans les coulisses de la vie du roi Farouk, dernier pharaon, et de personnages aux destins ravagés.
Entre passé et présent, entre récit vrai et imaginaire, nous assistons à la fin d'un monde qui n'existe plus. 
L'écriture est fluide et malgré quelques longueurs les mots sont puissants et le récit trouve un écho étrange dans une actualité bouleversée.
La dernière page à elle seule résume admirablement bien le livre et fait vibrer d'émotion.
Zahor prononce les mots des exilés, ceux qui un jour sont partis de leur pays, obligés de tout quitter, pour ceux-là : "Si j'ai quitté l'Egypte, l'Egypte ne m'a jamais quitté".
Tobie Nathas - Ce pays qui te ressemble - Editions Stock - 536 Pages -22.90 Euros



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