je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 18 mai 2016

T.C. Boyle : Les vrais durs

     En lisant la préface : "L'âme américaine est dure, solitaire, stoïque : c'est une tueuse. Elle n'a pas encore été délayée", le lecteur prend acte et entame en compagnie de l'auteur et de ses personnages, un chemin douloureux dans les Etats-Unis d'Amérique balayés par la violence.
     T.C. Boyle nous revient ici avec un roman noir doublé d'un roman social. Il y raconte son pays toujours fier de l'aventure de ses pionniers. Il montre aussi une Amérique restée victorieuse et ultra-violente où toutes les anciennes valeurs n'existent plus.
     C'est l'histoire d'un constat et de celle des  hommes qui le vivent.
Sten, principal de collège à la retraite, revient de voyage dans une contrée très exotique d'Amérique du Sud avec sa femme.
     Victimes d'agression avec leur groupe, Sten se bat avec un voyou et le tue.
     De retour chez lui, considéré comme un héros, il reprend sa vie d'américain sûr de ses droits, pas très sympathique. Un problème le hante , son fils Adam en perpétuelle rébellion adolescente, est un grand psychotique.
     Persuadé dans ses délires d'être John Colter, un célèbre trappeur du 18ème siècle, il s'enfonce dans sa paranoïa jusqu'au drame.
    Sur son chemin il croise la route de Sara, une femme vieillissante, seule et surtout rebelle pour rester vivante. Elle représente l'Amérique profonde hantée par la théorie du complot et refuse toute autorité.
     Ils vont vivre un temps dans les bois, en fuite de tout et surtout d'eux-mêmes.
    Ils vont être rattrapés par la violence donnée et reçue, sans vraiment comprendre que les combats menés sont vains.
     T.C. Boyle parle toujours de nature mais ici la violence renvoie une réalité très douloureuse.
     L'auteur emploie une écriture sèche et directe pour décrire une société abîmée par la colère et la fureur sous toutes les formes.
     Sans atermoiement, il décrit le vécu de ses personnages avec leurs peurs et leurs psychoses.
     Un style percutant, à lire.
T.C. Boyle - Les vrais durs - Editions Grasset - Traduit de l'anglais(Etats-Unis) par Bernard Tule - 
441 Pages - 22 €


2 commentaires:

Ingannmic, a dit…

J'ai découvert TC avec deux titres très différents, qui m'ont marqué, chacun à sa façon : Water Music et America. La belle affaire, beaucoup moins fort, m'avait déçue.
Ce titre, et ce que tu en dis me tente : le sujet, le style, on dirait que l'auteur renoue avec la dénonciation de l'injustice et de la violence, comme il le fait dans America..

Marie a dit…

C'est vraiment un livre dur et percutant
merci pour ton mot
à bientôt
bonne lecture