je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 25 décembre 2016

Amos Oz : Judas

       Auteur emblématique de la littérature israélienne, Amos Oz met en scène, dans son nouveau roman, un huis-clos subtil dans une          Jérusalem coupée en deux en 1959.
      Dans une maison de la ville pendant un hiver, trois personnages hantés par leur passé,  vont apprendre à se connaître malgré leur différence. 
     Cette construction  intelligente et précise permet à Oz d'évoquer l'amour, la création d'Israël avec le fil conducteur de la trahison.
     Onze ans après la naissance d'Israël,  Shmuel jeune étudiant idéaliste, socialiste , un hypersensible à la larme facile, est quitté par sa copine. Dépité et sans le sou, il abandonne alors sa maîtrise sur "Jésus dans la tradition juive". Répondant à une annonce, il devient l'homme de compagnie d'un vieil et original érudit , Gershom Vald et qui vit avec sa belle-fille Atalia Abravanel.
     Shmuel va habiter avec eux et tomber amoureux fou de la belle et très sensuelle Atalia, une femme taiseuse, pas facile et qui a le double de son âge.
      Tout au long de cet hiver, dans ce curieux refuge, les destins de ces trois se mêlent et l'ambiance évolue. Au départ difficiles, les échanges deviennent passionnés entre le jeune étudiant épris de paix et défendant les palestiniens et le vieil homme protagoniste de la création d'Israël.
     Ces échanges philosophiques et politiques sont l'occasion d'évoquer Micha, le fils de Vald, brillant mathématicien, massacré au combat en 1948.
     Le père d'Atalia, s'est opposé aux idées nationalistes de Ben Gourion, il a été banni du parti et est mort en traître à la cause juive. A travers sa trahison, il est bien sûr question de Judas qui reste la figure biblique du traître.
      Mais qu'est ce un traître ? Et c'est là qu'Amos Oz fournit un roman d'une grande richesse. Lui seul sait mêler avec talent l'histoire, la politique et la religion. Il faut dire que ces thèmes sont indissociables quand on parle d'Israël.
       Dans une écriture limpide, l'auteur nous offre aussi un roman de vie, d'apprentissage, qui fait réfléchir, qui fait espérer aussi.
       Tant que les hommes ne cesseront de parler, d'échanger tout reste possible.
       Un roman qui se savoure.
Amoz Oz - Judas - Editions Gallimard - Traduit de l'hébreu par Sylvie Cohen - 352 Pages - 21 €
   

2 commentaires:

Eeguab a dit…

J'ai lu cinq ou six foi Oz et j'aime beaucoup la littérature israélienne. Judas m'a également enthousiasmé. J'ai chroniqué plusieurs de ces livres.

Marie a dit…

J'ai lu le dernier Aharon Appelfeld, Des jours d'un stupéfiante clarté qui m'a bouleversé.
Je fais des rencontre littéraires dans ma ville et j'en ai faite une sr la littérature israélienne, c'était un beau moment.
Merci à bientôt
Marie