je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 21 janvier 2009

Et ce monde étrange continue de tourner....

Le dernier roman de Paul Auster "Seul dans le noir" nous entraîne au bout d'une nuit blanche du héros, August Brill, ancien critique littéraire immobilisé dans son lit suite à un accident de la route. Hébergé chez sa fille, 46 ans vivant seule depuis son divorce avec sa petite fille adorée traumatisée par la mort de son ex petit ami en Irak, la confrontation à ses insomnies sont terrifiantes. Alors pour fuir le poids du passé et les inquiétudes du présent, il invente une nuit une histoire sur une Amérique sans le 11 septembre où le héros pour sauver son pays plongé dans une effroyable guerre civile, doit tuer celui qui l'a créée...August Brill. Monde parallèle, imagination, réalité se mêlent tout au long de cette longue nuit. Les récits authentiques d'un passé que Kathya, la petite fille, demande à son grand père de lui révéler, la quête de ce héros malgré lui qui ne peut comprendre le chaos dans lequel a sombré son pays témoignent du talent de l'auteur et révèle la qualité narrative de ce fabuleux roman. Paul Auster maîtrise parfaitement son art de l'écriture et à travers ces histoires, il nous confie la souffrance de l'écrivain quand il se livre sur le papier mais aussi la rédemption qu'il peut y trouver . En dehors de sa répulsion de la guerre, de l'impérialisme forcené de cette Amérique si décevante, le langage de Paul Auster nous entraîne dans des abîmes de souffrance. Il nous conduit dans chaque histoire, y compris celle qu'il invente, dans un rythme soutenu et nous souffrons avec lui de ses souvenirs, nous souffrons de voir sa petite fille se réfugier dans un immobilisme pour fuir le présent, nous souffrons de voir sa fille si seule et bien sûr nous souffrons de toute cette misère humaine. Le nouveau héros va-t-il tuer Brill pour sauver le monde ? est ce nécessaire ? Heureusement, la nuit s'achève, le jour se lève prometteur et comme le narrateur nous retenons l'extrait d'un poème tiré du manuscrit de Miriam : "et ce monde étrange continue de tourner..."

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Oui, le monde continue de tourner, parfois dans l'indifférence, mais parfois aussi en voyant ce qu'il ne voyait pas, ou ne voulait pas voir.

Car l'indifférence, liée à l'ignorance des souffrances morales d'autrui, telles qu'elles soient, ne peuvent que conduire qu'à sa propre exclusion. Face à la souffrance, l'égoisme n'a pas sa place, il est à bannir à tout prix.

Mais cela, l'homme commence à peine à le comprendre, et il a encore beaucoup de chemin à faire de ce côté-là.

Bisous,

Sam.