Le héros, Owen, au soir de sa vie nous fait revivre à travers ses rêveries près d'un siècle de l'histoire américaine. Avec lui nous suivons ce que vivre veut dire dans ces villages du début du siècle d'une Amérique provinciale, celle des classes moyennes.
Marié à Julia, sa deuxième épouse, Owen, retraité et génie de l'informatique, se rappelle surtout des femmes toutes les femmes, mère, épouse, voisines, maîtresses qui ont vécu dans ces lieux et l'ont aidé à grandir, vivre, s'affranchir.
Il a aimé les femmes et a recherché dans ses aventures sexuelles une façon de continuer sa vie d'époux insatisfait auprès de Phyllis sa première femme.
Arrivé au bilan de sa vie, Owen n'arrive pas à clôturer tous les comptes.
Dans une écriture forte, crue et torride Updike nous dresse le portrait d'une Amérique ordinaire, bourgeoise bien pensante pendant la deuxième partie du XXè siècle et qui se cherche des modèles dans une vie d'une banalité quotidienne cruelle.
Avec une nostalgie pleine d'humour, l'auteur nous dépeint des soirées et dîners entre amis et voisins. Il n'est question que d'adultère, il n'y a que ça et l'argent qui les fait vibrer, derrière les conventions. C'est absolument impudique et délectable.
Les portraits des femmes rencontrées, aimées, séduites et délaissées sont tout simplement ambigus mais humains, surtout humains.
Dans une description efficace d'une société américaine qui balance entre regrets, puritanisme, révolution et liberté sexuelle, l'auteur nous entraîne dans une chronique où la fiction amoureuse et sentimentale se mêle à la réalité de l'évolution économique et sociale.
Un très beau livre, cruel et émouvant.
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