Le ton est donné. Les êtres que Sylvie Germain par le biais de son héroïne croise, sont ceux que la vie a laissés de côté, ceux que nous croisons sans prêter attention, qui ne possèdent que leurs rêves et souvent que leurs cauchemars.
C'est l'histoire de Laudes-Maris, enfant albinos, blanc comme la neige en Août , mois de sa naissance. Une neige que personne ne souhaite, n'imagine même. A la fin de sa vie, elle retourne vivre dans les montagnes près de ses animaux. Elle nous raconte sa vie misérable du manque d'amour. Elle a croisé des gens, travaillé comme servante dans des bars, hôtels, famille même dans un bordel de campagne.
Une vie de femme qui n'était pas dans les normes et qui pourtant n'a fait qu'aller vers les autres pour les aider, les comprendre. Elle a vécu une vie de compassion tout en préservant sa solitude et sa marginalité.
L'écriture de Sylvie Germain est belle, limpide et nous décrit à travers ces personnages notre monde et ses douleurs. Le récit se parcourt calmement, sereinement et à travers sa poésie donne une note d'espoir.
Un petit bémol concernant les visions de Laudes-Marie. Je les trouve trop hermétiques, obscures et finalement en trop dans le récit.
Et puis la compassion, un certain fatalisme, fil conducteur du livre, à un moment donné entraîne le lecteur dans une finalité convenue.
Par contre j'ai aimé la rencontre de Laudes-Marie avec l' écrivain de romans policiers et son travail chez lui . Elle va enfin trouver dans les livres, les mots qui lui ont toujours manqué pour répondre à ses silences.
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