je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 8 décembre 2010

Zoé Wicomb : Des vies sans couleur

Le roman se situe en Afrique du Sud, au Cap, et met en scène Marion Afrikaaner qui va se trouver confrontée à une quête de ses origines dans un pays post apartheid.
L'héroïne est une jeune femme moderne, indépendante, ambitieuse directrice d' une agence de voyages. La nuit l'angoisse l'étreint. Tout bascule le jour où dans un journal, la photo d'une militante noire de l'ANC de Mendela, la ramène à des souvenirs cachés de son enfance. Elle est certaine de reconnaître une personne connue, aimée, une impression familière.
Face au silence de son père, elle partira à la découverte de la vérité dissimulée par ses parents. Mensonges, silences, oubli ont dépouillé son enfance de sa véritable histoire. Cette photo lui impose le souvenir et le devoir de mémoire.
C'est l'histoire des métis, où dans la douloureuse période de l'Apartheid, être ni noir ni blanc n'était pas une couleur. Aussi pour contrer les lois, certains métis on choisi quand ils le pouvaient de se faire reconnaître comme blancs. La couleur de la réussite.
C'est l'histoire d'un dépouillement d'identité, d'une honte, des origines reniées, du poids du mensonge que l'héroïne va découvrir.
Construit d'une manière subtile, l'écriture enchante par son rythme et ses expressions en afrikaaner et enchaîne les interrogations de celle qui cherche. Au delà de la quête intime c'est l'histoire de l'Afrique du Sud post-apartheid multiraciale. Toujours divisée entre plusieurs races et ethnies qui n'arrivent pas à vivre ensemble sereinement mais qui pourtant se mêlent. Les métis représentent cette souffrance qui persiste encore.
Zoé Wicomb à travers ce roman, nous montre que l'idée de l'identité et de l'origine doit dépasser le constat de l'apparence, et que dans un pays confronté à la violence le métissage est une belle histoire.

1 commentaire:

Dominique a dit…

J'aime la littérature de ce pays et je note cette référence surtout si l'écriture est belle