je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 7 mars 2011

Eric Faye : Nagasaki

Lauréat du Prix du Roman de l' Académie Françoise, ce petit livre est d'une puissance surprenante.
Tiré d'un fait réel survenu en 2008 au Japon, il met en scène un japonais de 57 ans troublé par la sensation d'une présence chez lui. D'abord certains objets changent de place, ensuite la nourriture disparaît. Son monde réglé par le travail, les horaires, les collègues et surtout par la solitude et le manque évident d'inattendu explose. Quand il constate qu'une chômeuse habite sa maison à son insu depuis 1 an, le doute et l'inquiétude s'insinuent dans sa vie.
L'intruse sera arrêtée, jugée après avoir été filmée par une webcam installé par Shimura-san.
C'est un livre qui intrigue par la fiction frôlant le réalisme mais surtout par la réflexion qu'il apporte sur la solitude dans un monde impersonnel où l'individu n'a pas d'histoire.
Le récit de l'homme traquant l'indésirable comme un chasseur alterne avec ses doutes et sa honte devant la dénonciation, la remise en question de la notion de maison, le poids du passé.
Le rapport de police nous fait découvrir le parcours de cette femme, comment les accidents de la vie transforment en laissé pour compte. Le lecteur en sait plus sur cette femme et la recherches de ses origines.
Les mots de la fin appartiennent à cette femme et c'est là toute la magie de ce texte. En dire plus ne serait pas charmant.
L'écriture d'Eric Faye est nette, précise et rapporte bien l'ambiance japonaise. Le travail, le bruit, l'intérieur et son espace sont décrits avec beaucoup d'authenticité comme le rappel du poids de la mémoire dans ce pays.





2 commentaires:

Jaô-Paô a dit…

A propos de "Nagasaki" d'Eric Faye.
Livre troublant dont le début peut faire penser au "Horla" de Maupassant. Mais ici, le fantastique ne vient pas du doute sur l'existence d'un fantôme. Au contraire, c'est la réalité qui devient fantomatique. L'autre nous habite sans que nous le sachions toujours. Et peut-être que nous l'attendions?

Jocelyne a dit…

j'ai haleté, j'ai spéculé....et je me suis plantée! Mais il est impossible à un occidental d'imaginer une histoire pareille, et pourtant!!