Ecrit en 1955, ce livre fait partie de l'oeuvre assez mince d'un homme de talent pourvu d'une humanité assez rare.
C'est un livre où il est question de départ où la vie se conçoit comme une vaste salle d'attente de trains qui arrivent mais parfois trop tard.
Tel Rastignac du 20ème siècle, le héros Benoît Laborie quitte sa Charente natale, femme et enfants pour "monter" à Paris. Il promènera ses espoirs et son absurdité distante avec une fantaisie désespérée dans un Paris d'après guerre.
Nous le suivons à la découverte de la Ville qui se veut victorieuse alors qu'elle a tout perdu. De la gare aux Tuileries en passant par le Père Lachaise, les stations de métro et une garde à vue au commissariat nous assistons à la triste épopée de cet homme. La fin annonce que la vie n'a pas vraiment d'échappatoire, la solitude est grande comme les nuits. Devenu figurant de cinéma, Benoît, prendra encore des trains mais virtuels.
250 pages de pure délice parce que Blondin donne la parole aux taiseux, aux anti-héros, aux ratés et trouve de la poésie dans le manque et le besoin.
Juste pour le plaisir la dernière phrase : " Un jour, peut-être, nous abattrons les cloisons de notre prison ; nous parlerons à des gens qui nous répondront ; le malentendu se dissipera entre les vivants ; les morts n'auront plus de secret pour nous. Un jour nous prendrons des trains qui partent."
1 commentaire:
L'auteur nous promène de la (triste)Charente au (gai) Paris où nous déambulons avec un héros de plus en plus fatigué ou de plus en plus réaliste; retour à la case départ, mais il y a une absente de taille...
Jusqu'où l'amour maternel peut-il aller?
Enregistrer un commentaire