je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 26 septembre 2011

Paul Harding : Les foudroyés

Un homme va mourir dans huit jours, le lecteur le sait dès les premières pages. L'échéance macabre est annoncée régulièrement. Georges est allongé dans un lit médicalisé chez lui, entouré de sa femme, de ses enfants et petits enfants qui le veillent.
La passion de sa vie était l'horlogerie, d'ailleurs il agonise au milieu d'horloges qui tout au long du livre marquent le temps qui passe et ne revient plus.
Les souvenirs de Georges se mêlent à ses hallucinations. Il revoit son père Howard, vendeur en carriole, poète, rêveur mais aussi épileptique. Le lecteur le suit dans ses pérégrinations à travers le Maine. D'une sensibilité à fleur de peau, il entretient avec la nature une relation sublime. Les descriptions sont très poétiques et éblouissantes. Les couleurs se mêlent et sa rencontre avec l'ermite confirme au lecteur le caractère d'exception de cet homme.
L'auteur fait vivre la terre et grâce à ces pages remarquables et ouvre ainsi le roman en quittant la salle à manger où meurt Georges.
C'est une histoire familiale, la rencontre avec des hommes remplis de désespoir poussé à l'extrême.
Mais c'est aussi une histoire sur la transmission, sur ce qui reste une fois que le temps a passé.
La construction littéraire peut être un peu déconcertante. L'absence de chronologie, les flash back incessants rendent parfois la lecture difficile. L'auteur ne tranche pas entre les souvenirs ou les hallucinations.
Les scènes de nature sont très belles et certains passages représentent des histoires étonnantes : la maison du docteur déplacée, la tirade sur la vente, l'incendie de la maison.
Premier livre de Paul Harding, après des difficultés d'édition, il a obtenu en 2010 le Prix Pulitzer.

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