je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 24 septembre 2011

Maria Ernestam : Les oreilles de Buster

La première phrase happe le lecteur par son ton à la fois étrange et violent : "J'avais sept ans quand j'ai décidé de tuer ma mère. Et dix-sept ans quand j'ai finalement mis mon projet à exécution".C'est Eva, la narratrice qui raconte son désir de tuer sa mère.
Elle vit dans une petite ville calme de Suède avec Sven, ses amis dans une routine très banale.
Pour ses 56 ans, elle se voit offrir par sa petite fille un carnet. Elle décide d'écrire son journal intime en y confiant son quotidien et surtout sa jeunesse. L'amour a coloré sa vie des teintes les plus sombres . D'abord celui de sa mère, une très belle femme aimant la fête, les hommes, le vin mais n'éprouvant pour sa fille que la plus cruelle indifférence. Elle lui apprend l'amour-propre mais ne lui donnera jamais l'amour maternel. Tyrannique, odieuse, égoïste elle lance chaque jour sa méchanceté, sa hargne à détruire sa fille . Blessée à jamais, Eva se reconstruira pourtant mais en bannissant ses sentiments et en s'éloignant de sa mère.
L'écriture devient thérapie et Eva analyse avec minutie et sans violence sa relation destructrice avec sa mère. Le lecteur souffre avec elle mais la comprend.
L'auteur a su entrer par une écriture harmonieuse et sensible dans les secrets familiaux, dans les relations très compliquées entre les êtres ainsi que toute la complexité d'aimer.
L'amour d'Eva pour ses rosiers et la description des roses donnent à ce roman une luminosité et une douceur particulières.
C'est véritablement un coup de coeur.

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