je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

mercredi 12 octobre 2011

Michela Murgia : Accabadora

Un titre mystérieux nous plonge dans une histoire envoûtante en Sardaigne dans les années 50. Originaire de cette île, cette jeune auteure nous dépeint avec beaucoup de charme et même d'ironie, les coutumes ancestrales qui existent dans ce petit village complètement isolé. Habité par de pauvres gens, rudes à la tâche, ce village est un personnage à lui tout seul.
L'histoire raconte la vie de Tzia, une vieille couturière qui n'a jamais eu d'enfant. Selon la tradition, une mère pauvre lui cède sa petite fille Maria non désirée. Elle l'adopte et va lui donner une éducation et beaucoup de tendresse. Coutume acceptée par tout le village, elle devient la fill'anima ( la fille d'âme) de Tzia. Basée sur un grand respect, une relation intense se noue entre elles .
Maria découvre alors que Tzia sort certains soirs, elle se rend au chevet des mourants et les accompagne. Elle est l' Accabadora, la dernière mère. Quand elle apprendra exactement son rôle, elle ne l'acceptera pas et quittera l'île. A son retour, elle aussi se confrontée à la souffrance elle comprendra enfin sa mère adoptive et lui pardonnera.
C'est un livre qui bruisse de rumeurs, de silence, de croyances et de secrets dans une Sardaigne écrasée de soleil. Les femmes sont habillées en noir, les pleureuses accompagnent les veillées mortuaires et les portes restent ouvertes pour recevoir les âmes.
Au delà de l'histoire, ce livre pose des questions sur le devoir, l'attitude devant la souffrance et la mort. L'écriture simple et posée apporte au récit une légèreté apaisante dans ces thèmes si lourds.


1 commentaire:

jocelyne a dit…

livre envoûtant, fascinant, déroutant parfois, qui nous plonge dans un univers "taiseux" mais aux sentiments que je qualifierais de violents bien qu'impassibles. Quelle intensité dans le sentiment du devoir!