je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

samedi 27 octobre 2012

Catherine Mavrikakis : Les derniers jours de Smokey Nelson

      Smokey Nelson attend dans le couloir de la mort d'une prison près d'Atlanta. 20 ans plus tôt; il a commis le massacre d'une famille dans un motel. 
      Un acte d'une barbarie inouïe pour lequel, à l'époque,  un homme , Sydney, avait été condamné à tort et purgé une peine avant que le vrai meurtrier ne soit arrêté.Il était noir comme lui et représentait un coupable idéal.
      Une jeune femme au moment des faits, avait croisé la route Smokey Nelson et avait même plaisanté avec lui en fumant une cigarette. Un intermède charmant avant d'aller faire le ménage dans la chambre et découvrir une scène qui restera à jamais gravé dans sa mémoire. Se rendant coupable d'avoir pu le trouver sympatique.
      Un père, celui de la jeune femme assassinée, a aussi perdu  ses deux petits enfants et son gendre dans le carnage. Dieu a été son unique secours et l'a aidé durant ces années de douleur , d'ailleurs c'est à lui qu'il parle directement.
      Le livre nous fait entendre l'écho de ces quatre voix, entre chuchotement très intime et incantation hallucinatoire et poignante.
      Les récits alternent et évoquent "les derniers jours de Smokey Neson" dont on ne sait rien , sauf la date de son exécution : le 15 Août 2008, dans quelques jours.
      Les voix se succèdent pour parler d'un drame vécu et qui revient les hanter. Chacun raconte les faits, comment les années ont passé, ce qu'ils ont fait. La répétition devient insistante et lancinante.
      Mais personne n'échappe à son  destin, et le jour de l'exécution sera pour chacun l'ultime attente.
      L'auteur nous sert un style et un vocabulaire différent pour chaque personnage, appartenant tous à des milieux divers, ils représentent pourtant l'image de l'Amérique.
      Une Amérique qui se veut  blanche et puritaine, éprise de liberté, mais qui reste raciste envers les noirs et les laissés pour compte du rêve américain et qui condamne toujours à mort des hommes.
      Un livre étonnant, un véritable coup de poing dans cette rentrée littéraire.



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