Dans son huitième roman Véronique Ovaldé nous emporte dans la fulgurance d'une vie, celle de Maria Christina fuyant une famille austère et hermétique , entre une mère bigote et folle, un père indifférent frisant l'autisme et une soeur débile et jalouse, pour devenir la secrétaire-maîtresse d'un écrivain flamboyant sur le retour dans la Californie des années 1970.
Elle a grandi dans le nord canadien, froid et brumeux, à Lapérouse, une ville improbable, dont elle a eu envie très tôt de s'éloigner.
L'obtention d'une bourse d'études lui permettra de s'installer loin sous le soleil et de réaliser ainsi ses rêves de petite fille.
Talentueuse et célèbre grâce à son roman, "la vilaine soeur", le passé la rattrape alors par le coup de fil de sa mère dont elle était sans nouvelle depuis plus de 10 ans.
C'est son voyage de retour vers le grand nord, dans son ancienne maison "rose" qui lui donnera l'émancipation complète de tous les carcans qui la retiennent encore malgré elle.
A travers la voix d'un narrateur inconnu, originale note littéraire, nous entrons dans la vie d'une jeune fille attachante dans sa volonté de vivre libre. Nous découvrons une jeune femme désabusée aussi, prise au piège d'un écrivain mondain et trop pygmalion mais qui l'aidera à se réaliser dans l'écriture.
Véronique Ovaldé, dresse le portrait d'une femme avant tout moderne à la limite de la désillusion.
Les réflexions de son héroïne sont pertinentes et drôles et la découverte de la sexualité dans les bras de ce vieil écrivain est à la fois triste et très caustique.
Mais tout est dit dans une phrase peut être la plus importante du livre (enfin pour moi) : "Les livres servent, comme on le sait, à s'émanciper des familles asphyxiantes"
Hommage est rendu ici dans ce livre à la lecture et à l'écriture et c'est très bien.
4 commentaires:
Ovaldé sera le 21/09 à 12h à la librairie "Les Saisons" à La Rochelle.
Merci Jean-Paul, j'aime beaucoup son écriture qui prend de plus en plus d'ampleur
à bientôt
marie
Quid du titre?
Une très belle rencontre. Quelqu'un de vivant et de spontané. Qui ne s'enferre pas dans des explications pseudo psychologiques (François Busnel m'énerve (1)). Une réflexion passionnante sur la création romanesque. Son livre en est une à mon avis. On a envie de traverser les portes qu'elle nous ouvre.Un roman "américain" a dit quelqu'un, en raison du foisonnement. Oui mais aucun exotisme. Elle n'aime pas les faux voyages. J'en connais un autre.
(1) C'est moi qui le dis, pas Ovaldé.
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