je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 30 janvier 2014

Duong Thu Huong : Les collines d'eucalyptus

Le fait divers  s'est déroulé dans les années 80 avec la disparition d'un jeune garçon de 17 ans au Vietnam. L'auteur essaie grâce à ce  roman d'expliquer sa fugue et d'imaginer ainsi ce qu'aurait pu être son destin. Duong Thu Huong lui donne le nom de Thahn.
Véritable roman fleuve, dont le thème évoque le fils prodigue, il débute dans un camp de prisonniers où le quotidien est d'une insoutenable violence et où la promiscuité détruit les êtres. Thahn  a été condamné à 25 ans d'emprisonnement pour le meurtre de son amant.
Thahn est issu d'une famille  aimante, ses parents sont enseignants. Thahn éprouve pour sa mère (mère-biche) un amour fusionnel et c'est pour lui épargner le chagrin, qu'un jour il part, après avoir découvert son homosexualité.
Fuyant avec son jeune amant, mi-voyou, fils d'un père-poète extrêmement violent et perturbé et d'une femme meurtrie et inexistante, il sera entraîné sur les chemins tortueux de la vie et sur la difficulté des sentiments amoureux.
Cette relation amoureuse souvent complexe et où le faible est entraîné et utilisé malgré dans des situations hautement malsaines.
C'est avec travers les histoires des personnages qui croisent sa route, que nous prenons connaissance de la jeunesse, de la vie et des expériences malheureuses de Thahn.
Les différents récits successifs,comme autant de romans entremêlés, construisent une fresque du Vietnam au souffle historique intense.
Mais c'est aussi  le talent de narration poétique de l'auteur que l'on retrouve ici.
Elle nous emmène dans une promenade époustouflante dans un Vietnam aux paysages surprenants  avec ses vertes collines et ses champs de pamplemoussiers,  à la nourriture odorante et colorée, au poids des coutumes ancestrales. 
Malgré des longueurs certaines (790 pages), sans doute accentuées par les réflexions et interrogations sur ses pensées les plus intimes que se fait sans cesse Thahn, le livre reste intéressant pour cet amour du Vietnam que l'auteur porte toujours en elle et qu'elle sait transmettre.
La question que pose le livre : Que faisons nous subir à nos enfants ? interroge aussi sur les erreurs, les maladresses et le mal que font parfois subir les adultes quand ils ne sont pas à la hauteur.




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