je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 17 janvier 2014

Joyce Maynard : Long week-end

Le narrateur s'appelle Henry et donne la voix à un épisode marquant de sa vie.
Nous sommes en 1987, il a treize ans et l'histoire se déroule pendant le long week end du Labor Day, dans une fin d'été caniculaire.
Sa mère, Adèle, est une femme meurtrie par la vie, abandonnée par son mari qui s'est remarié, elle vit seule avec son fils, l'entraînant dans ses réflexions et ses regrets, partageant aussi sa profonde solitude.
A l'occasion de leur sortie mensuelle, pour faire le plein en produits surgelés au supermarché du coin, mère et fils sont victimes délicatement et tout en  douceur d'un kidnapping.
Franck, par qui tout arrive, s'est échappé de prison. Blessé, il profite de ce long week end pour semer la police et  les prend en otage sans violence dans le supermarché.
Alors que le fait divers passe en boucle sur toutes les chaînes, s'installe dans la maison un curieux huis-clos faisant écho à celui que vivaient déjà la mère et son fils.
Sous les yeux d'Henri, Adèle change de comportement. Elle s'intéresse à l'histoire de Franck, raconte aussi la sienne, devient une autre, s'illumine.
Des regards sont échangés, qui en disent long, une nouvelle complicité naît, l'amour aussi, violent charnel, érotique.
Henry n'occupe plus la première place, jaloux sans doute au prise avec des doutes sur son avenir et pourtant, il éprouve pour Franck un véritable intérêt et une admiration certaine.
L'isolement et la chaleur torride exacerbent les comportements et la réalité va bientôt rattraper ce monde que se sont crées ces derniers personnages aux fêlures profondes.
C'est beau, c'est bien écrit avec beaucoup de délicatesse et d'humour. Le lecteur est plongé dans l'univers des banlieues résidentielles américaines où les voisins ont une curiosité malsaine, où rien ne se passe vraiment de bien intéressant et où la solitude colle à la peau.
Beaucoup de thèmes chers à l'auteur, l'enfance et ses interrogations, la chance à saisir, le hasard qui bascule un destin, le divorce sont très bien évoqués dans ce récit.
"Les six plus beaux jours de ma vie", une fois le livre fermé il en reste comme une mélopée.



2 commentaires:

Jocelyne a dit…

merci, merci, merci Marie pour m'avoir fait découvrir cet auteur. Un style clair, net, précis, drôle jusqu'à la cocasserie, léger et profond, direct, sentimental sans mièvrerie, alerte; enfin, juste, collé à la réalité de la vie. J'ai vibré avec les personnages, palpité et haleté en attendant le dénouement. La fin n'étant pas bâclée (ce qui devient rare!),je ne me suis pas sentie orpheline en terminant le livre; j'ai simplement eu l'impression de quitter des amis qui venaient de déménager... Pour dire simplement les choses, j'ai adoré ce livre, étonnamment écrit par une femme qui parle à la première personne, dans la peau d'un adolescent.
Une mention T.B. pour la traductrice qui a su faire d'un bon roman américain un bon roman français écrit dans un BON FRANCAIS.

Unknown a dit…

Merci Jo,
Du même auteur Baby Love devrait te plaire
C'est un auteur à l'écriture très juste utilisant humour et délicatesse pour parler de thèmes douloureux