je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 24 mars 2014

Maylis de Kerangal : Réparer les vivants


                                                         
   Dans son quatrième roman, Maylis de Kerangal nous bouleverse dès les premières pages en nous racontant un drame d'une grande intensité et transmet au fil du récit poignant et bouleversant une émotion toujours plus profonde.
    Simon est fou de surf et de sensations fortes. Alors qu'il rentre d'une session avec ses amis, il est  victime d'un accident de la route tôt le matin. Transporté à l'hôpital, il est déclaré en état de mort cérébrale.
    C'est le moment où interviennent des équipes spécialisées, infirmiers, médecins afin d'appliquer de façon précise, méthodique et humaniste, les protocoles de transplantation d'organes.
     C'est aussi les paroles choisies, dites, murmurées aux parents par l'infirmer pour demander finalement leur accord. La scène la plus douloureuse du livre, d'une vérité insoutenable.
    En 24 heures se confrontent la mort et la vie, le don et le renoncement dans une atmosphère de huis clos âpre et rugueux où tous les personnages sont  des héros.
    Alors que la douleur est la plus vive, les abîmes les plus profonds, alors que la chair se maintient dans un état qui n'est plus la vie, tous vont donner et  tous vont se dépasser pour réparer les vivants.
     Ce sera pour Claire, à bout de souffle vital, qu'à la fin  de  24 heures de désespoir et de lumière ,  battra le coeur de Simon, à nouveau.
      Maylis de Kérangal possède une écriture envoûtante, précise, étonnante.
      Elle nous émeut sans pathos, avec des phrases à n'en plus finir et nous met face à une douleur inouïe.
     Elle nous bouleverse par son prodigieux travail d'investigation vrai, parce que c'est ça la vie, les mots qu'il faut dire sans condamner, sans donner de leçon de morale.
     Un plaidoyer pour le don, le dépassement, pour que l'intime prenne part dans le collectif et que malgré tout la vie continue.
     Un véritable coup de coeur, pour un livre difficile à fermer, tant l'histoire et les personnages nous emportent.
     
       

4 commentaires:

Jean-Paul Rigaud a dit…

A titre d'info, Maylis de Kérangal, invitée par le club de lecture de Périgny et la librairie Les Saisons de La Rochelle, sera présente le 15/04 (à partir de 17 heures) au café du Canton à Périgny, 21 Grande Rue. Un rendez-vous à ne pas manquer!

Jean-Paul Rigaud a dit…

Je viens de terminer "Le peintre d'éventail" d'Hubert Haddad (que je ne connaissais pas...). Magnifique de grâce et de force. Une écriture somptueuse de délicatesse, un sujet bouleversant. A lire absolument.

Marie a dit…

Merci Jean-Paul pour les commentaires,
J'avais retenu la lecture du livre de Haddad mais il est encore sur ma pile à lire !!!
à bientôt
marie

Mior a dit…

Une des lectures les plus fortes que j'ai fait dernièrement ... Gd coup de cœur 2013