je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 21 décembre 2014

Patrick Modiano : Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier

     Patrick Modiano, notre Prix Nobel national, poursuit dans son dernier roman le fil nostalgique du temps passé, perdu et jamais vraiment retrouvé.
     Son style c'est cette petite musique de la mémoire où il suffit de presque rien pour que le passé ressurgisse.
     Son héros, Jean Daragane est un ancien écrivain, sexagénaire il vit seul coupé du monde. Il savoure toutefois la lecture de Buffon et aime regarder les arbres de la fenêtre de son appartement parisien.
     Un carnet d'adresses perdu dans le train, le conduit à rencontrer un couple très bizarre. Très insistant, l'homme souhaite connaître les liens qui unissent Jean à un nom du carnet, Guy Torstel.
      Voila, il suffit de presque rien et Jean se souvient, plus ou moins.
On flotte entre passé et présent. On se perd aussi.
       Il est question d'une certaine maison habitée par des personnages à la vie très spéciale.
      Confiée par sa mère, souvent absente, à une danseuse de cabaret, Jean retrouve des moments, des lieux, recherche, trouve, oublie.
     "Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier" explore les peurs enfantines du héros, celles d'être abandonné dans une maison et faire remonter à la mémoire un fait divers violent jamais élucidé.
       Les amateurs de Modiano vont aimer, tout y est. 
       L'oubli volontaire ou non, les déambulations dans Paris ou dans les lieux du souvenirs, la reconstruction vaine souvent d'un passé enfoui prennent ici des aspects sombres et désespérés.
     L'écriture est fluide et le ton fidèle à l'oeuvre de l'auteur, mais l'histoire de cet homme ne représente pas un intérêt immense.
      Si les souvenirs de cet homme pour l'enfant qu'il était peuvent être émouvants, l'histoire se perd et on se demande où on va. Certains personnages disparaissent et on oublie ce que l'on fait là.
      Finalement, laissons la recherche du temps perdu à Proust.
Patrick Modiano - Pour que tu ne te perdes pas dans le quartier - Editions Gallimard - 160 pages - 16.90 Euros         
    

1 commentaire:

jean-paul a dit…

Excellent commentaire qui doit refléter parfaitement le sentiment de nombreux lecteurs. Merci.