je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 16 mars 2015

Valérie Tong Cuong : Pardonnable, impardonnable

     Valérie Tong Cuong brosse dans son dernier roman le portrait brûlant d'une famille rongée par les les non-dits et les mensonges mais qui peu à peu va trouver les mots et combler les silences pour se reconstruire.
     Tout explose lors de l'accident de vélo dont est victime Milo, 12 ans, l'enfant très choyé de la famille. En effet, il devait réviser ses leçons avec sa tante Marguerite.
     Pendant ce temps, ses parents Céleste et Lino accompagnés de Jeanne la mère des deux jeunes femmes, avaient un  rendez-vous chez le notaire pour une donation de maison qui devait rester secrète.
     Autour de Milo, dans le coma, la famille se réunit et se désunit au fur et à mesure que remontent les vieilles rancoeurs, les secrets enfouis, les vides abyssaux que chacun a entretenus soigneusement.
     D'abord Jeanne, femme égoïste et déçue par la vie,  a toujours entretenu une relation totalement  fusionnelle avec sa fille aînée, Céleste. 
    Même quand cette dernière s'est mariée, elle a toujours été présente et imposante.
     Marguerite la deuxième fille de Jeanne, mal aimée et non désirée, n'a jamais trouvé sa place dans la famille. Le manque d'amour maternel l'a détruite. Son seul amour c'est Milo.
      Céleste la soeur aînée, aimant son statut de préférée mais remplaçant aussi la mère, aime sa soeur mais ne l'épargne pas.
      Lino, le mari, l'homme qui est tombé au milieu d'un drame et d'un secret familial. Lui aussi cache des choses. Entre violence et lassitude, il peine à trouver le chemin de la sérénité.
      Milo devient le pilier sur lequel chacun des membres de cette famille en décomposition va s'appuyer pour trouver la force de continuer.
     Autour de lui, les haines attisées révèlent les vérités enfouies.
     Chaque personnage prend la voix pour avouer, raconter. La confession au plus profond de l'intime sera le moyen d'affronter les démons qui hantent leur vie. 
     "Pardonnable, impardonnable" est un roman sur les conséquences des mensonges, sur les actes manqués et les choix que l'on fait parfois et qui enchaînent.
     Mais après beaucoup (un peu trop, peut-être) de secrets aussi dramatiques les uns que les autres, l'auteur nous livre dans une écriture sensible et délicate une fin heureuse et nous montre que l'amour guérit de tout.
Valérie Tong Cuong - Pardonnable, impardonnable - Editions JC Lattès - 300 pages - 19 Euros

2 commentaires:

Jo a dit…

Pourquoi ce titre? L'auteur n'y a pas mis de point d'interrogation : je ne peux donc pas dire "bonne question", et pourtant je me la pose après lecture.
Je l'aurais intitulé, soit
-dégâts collatéraux, soit
-dégâts des non-dits,soit
-dégâts de l'absence.
Ou encore : de la tolérance et de l'intolérance.

Le choix de ce titre est-il pour nous faire réfléchir à nos possibilités de pardon?
A qui?à soi-même?
aux autres.

Que peut-on pardonner? A partir de quel moment la souffrance engendrée est-elle intolérable? (donc impardonnable)
Un pardon donne-t-il le droit au pardonné de réitérer?

Le silence équivaut-il au pardon?

Est posé aussi dans ce roman le problème de la remise en question de soi-même, d'autrui.

Bonne analyse du rejet de la faute sur l'autre, de la difficulté de vivre. L'être humain est-il perfectible?

UN livre qui tient en haleine du début à la fin.

Jo a dit…

je viens de lire ton analyse et, excuse-moi, mais je ne suis pas d'accord : je ne trouve pas la fin si heureuse que ça! Malgré l'amour, ce n'est pas un conte de fées!