Elle est la narratrice et se confesse tout au long de ce récit, et le lecteur prend conscience très vite que quelque chose s'est passé.
Elle est issue d'un milieu social très modeste, provincial, avec un père jardinier et une mère caissière d'origine algérienne. Avec froideur et déterminisme, elle leur tourne le dos afin de gravir les étapes et atteindre le sommet de la réussite : gagner sa place dans le monde du pouvoir.
Une mention "très bien" au bac va lui permettre de faire ce premier pas en intégrant la très convoitée école de Science Po à Paris.
Trop belle, trop brillante et trop ambitieuse. Rien, ni personne ne lui résiste.
Gràce à un ami elle est logée à Paris, chez le conseiller du ministre de la Santé. Elle fait son stage dans son cabinet et met en place une époustouflante fraude aux médicaments périmés à destination des pays africains. Le conseiller jubile et savoure les futures retombées financières et politiques de ce dispositif tout à fait illégal.
Très vite elle devient sa maîtresse et aucun état d'âme ni sentiment ne l'encombre.
Le conseiller, un peu sur le retour, tombe évidemment sous le charme et la dépendance de cette toute jeune fille.
Un autre stage auprès d'une grande banque à Genève, lui révélera la puissance du monde de la finance et là elle y séduira le fils de la famille.
Mais très vite elle est rattrapée par ses turpitudes avec l'amant parisien et tout s'écroulera pour elle.
La fin est caricaturale mais correspond bien à la froideur et la distance dont Juliette témoigne tout au long de sa confession.
La comparaison avec le roman de Stendhal dont les auteurs font référence s'arrête vraiment au titre.
Le personnage de Juliette, froid et déterminé, n'évolue pas. Juliette ne possède aucune profondeur. On s'attend à une manipulation de grande envergure dans ce monde de requins mais l'intelligence et la soif de pouvoir de Juliette sont vite stoppées.
Le portrait social de Juliette tombe dans un cliché grossier et les hommes se sont pas très brillants, surtout quand ils sortent du sérail.
La jeune fille n'avance pas loin dans cette réussite, deux stages et tout se referme pour elle.
Le récit est celui d'une histoire d'amour et de sexe qui finit mal et où la jalousie est bien mal placée.
Le style est direct et clair et l'histoire très courte se lit facilement.
Michèle Gazier, Pierre Lepape - Noir et Or - Editions Seuil - 176 pages - 16.50 Euros
3 commentaires:
...mais en fait tu n'as pas aimé ?
Je m'attendais à quelque chose de plus fort
Et que fait l'excellente Michèle Gazier dans ce duo?
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