Avec ses mots et son phrasé d'une grande poésie, Jeanne Benameur nous raconte ici l'histoire de l'enfance meurtrie et un espoir qui se dessine.
Dans un texte court, écrit à la deuxième personne, l'auteur parle à trois personnages et raconte : père, enfant et grand-mère, souffrant de l'absence d'une femme, la mère et l'épouse mais surtout l'étrangère.
Rempli de l'absence, du manque d'un être cher, du besoin de transmission et de la quête des racines, ce récit nous plonge dans une nostalgie proche de la souffrance.
Jeanne Benameur aime à faire marcher ses héros sur des chemins difficiles, ceux que la vie offre mais aussi ceux que l'on prend par accident.
Les non-dits et les silences sont puissants et permettent de s'interroger et d'approcher une certaine vérité.
Le père qui a vécu l'étincelle inattendue en rencontrant cette femme étrangère au village. Depuis qu'elle est partie en lui laissant l'enfant, il boit, il crie, il souffre.
L'enfant ne parle pas, ses mots sont silencieux. C'est dans le silence de l'absente qu'il retient sa mère et son besoin de liberté.
La grand-mère, elle, ne prie plus, elle protège son petit-fils uniquement.
A travers ces rois héros, forts de manque et tendresse contenue, l'auteur nous livre une réflexion sur l'absence et le travail de deuil. Il n'y a pas de réponse mais des questionnements profonds à travers un merveilleux troublant. Une plongée dans les cœurs.
Le tutoiement utilisé par l'auteur peut dérouter, mais il permet d'expliquer aussi et de se rapprocher des personnages.
Le lecteur peut être frustré par cette brève lecture mais Jeanne Benameur aime laisser les silences parler et conter à fleur de peau.
A relire pour connaître cette auteure magnifique, "Les demeurées" (et d'autres) dans ce blog le 17 décembre 2008.
Jeanne Benameur - L'enfant qui - Editions Actes Sud - 128 Pages - 13.80 €
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