je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 25 janvier 2009

La pluie, avant qu'elle tombe...

C'est le titre du dernier roman de Jonathan Coe qui nous raconte, à travers le témoignage de Rosamond l'histoire de trois femmes : Béatrix la mère, Théa la fille et Imogen la petie fille. Rosamund vient de mourir et elle laisse à Imogen le récit enregistré sur cassettes commentant ainsi 20 photos de famille. Des photos pleines de vie, d'espoir, de regrets, de malheur. Sa voix nous accompagne tout au long de ces pages si magnifiquement écrites. C'est au coeur de l'Histoire, de 1940 à nos jours, que nous rencontrons ces femmes trop tôt blessées par la vie. Désenchantées, elles ont traînées leur désillusion dans une vie qui n'avait plus de goût pour elles, ou si peu. Elles ont en commun un même parcours de naufrages, de coeurs brisés. Ames perdues, elles ne sauront se transmettre que le même désamour, les mêmes rêves perdus, les mêmes souffrances. Tableau sombre d'un monde adulte où on entre à reculons, où on garde une nostalgie pour la trop courte adolescence, où on ne peut éviter les mêmes pièges, où la vie est tellement cruelle qu'elle transforme de malheureuses victimes en bourreaux. Que reste-t-il ? Un souvenir de vacances iddyliques et dorées en Auvergne, un vieux film regardé avec la nostalgie de la jeunesse, une roulotte de gitans prémice d'aventures et une petite fille qui prononce des mots magiques, oui ce qu'elle aime " c'est la pluie, avant qu'elle tombe parce qu'une chose n'a pas besoin d'exister pour rendre les gens heureux ". L'auteur nous offre là un texte abouti, une réflexion sombre d'une société qui transmet de génération en génération sa douleur.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

C'est vrai, d'une génération à l'autre, nous transmettons une part de nos souffrances et de nos échecs, plutôt que de transmettre notre part de lumière. En favorisant l'ombre, l'évolution de la société reste stationnaire, parce que nous refusons de tirer un trait sur le passé, n'en retenant que le négatif. C'est la nature humaine qui est ainsi. Tant que nous ne serons pas capables d'assumer nos erreurs, l'ombre aura toujours la part belle, et la souffrance prédominera. Il ne faut que viser la lumière, y rester, et le positif reprendra le dessus.

Bisous,

Sam.