je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

lundi 2 mars 2009

Paris-Brest : un gâteau empoisonné

Je viens de découvrir Tanguy Viel et son dernier roman "Paris-Brest" et j'ai été assez subjuguée par son style très intimiste, très fort avec un sens de l'intrigue assez perspicace.
La roman se déroule à Brest, ville de béton passant de la laideur à la beauté, c'est la Bretagne avec sa mer bleu gris comme le ciel, c'est aussi la province avec les codes de sa bourgoisie.
Un univers étouffant et pesant, où les non dits poursuivent le narrateur. Louis, le fils aîné, est parti à Paris pour fuir, oublier cette famille haïe et adorée à la fois, et revient trois ans plus tard avec dans sa valise des pages de thérapie. Il a terminé de raconter l'histoire familiale. Mais a- t- on le droit même quand on est un écrivain de faire du mal à des êtres de chair pour exorciser ses fantômes ?
L'histoire est une histoire de famille où les protagonistes sont tous plus détestables dans leur faiblesse, leurs envies, leur impuissance les uns que les autres y compris le narrateur.
Le moteur ? l'argent bien sûr, qui fait ressortir en chacun le côté le plus sombre.
La grand mère à la fin de sa vie héritière d'une fortune estimée à plusieurs millions, la fille fière petite bourgeoise frustrée, mère et épouse sans aucune sensibilité ni amour, le mari dirigeant du club de foot de Brest et ancien escroc, le plus jeune fils à l'homosexualité refoulée, l'aîné attiré par tout ce qui est en dehors du cercle familial composent cette galerie de personnages familiale sur le déclin. Chez ces gens là, on n'aime pas les pauvres et on le prouve. Aussi quand la grand mère emploie une femme de ménage Madame Kermeur, la mère se méfie, en plus si le fils Kermeur est l'ami de Louis on doit se protéger.
Aussi drôle que tragique, ce livre nous dépeint une société de province étouffée par les carcans de l'apparence, du quand dira-t-on avec la description du cercle de la marine où les pseudos bourgeois doivent être vus. Mais c'est le cercle familial qui étouffe et détruit le plus. Là, tranquillement on se haie, on se détruit avec les silences et les absences.
Et puis il y a l'oeuvre littéraire, son rôle, sa fonction. Exorcisme, passion, règlement de comptes ? Avec l'auteur-narrateur,à travers ses mots répétés, ses fins de phrases reformulées nous assistons et prenons part à l'écriture de son ouvrage familial.
C'est un livre très attachant par sa difficulté d'être.
Et on se rend compte que le linge sale ne se lave pas en famille, surtout pas.




3 commentaires:

Anonyme a dit…

Ce que tu viens de lire là n'est rien de plus qu'une autre façette de l'existence humaine, hélas. Tout dans les apparences, mais rien dans la tête, sauf pour mieux détruire qu'aimer autrui.D'ou qi'il n'y a rien d'étonnant à que certains s'appliquent à user de leur plume pour régler leurs comptes, encore de nos jours.

Bisous,

Sam.

Marie a dit…

merci bcp ma petite Sam, j'espère que tu vas bien et que tes travaux continuent toujours à te passionner.
où en es tu exactement ?
je t'embrasse et te dis à bientôt

Anonyme a dit…

Cela avance doucement, mais sûrement. Merci beaucoup pour ta sollicitude.

A+, Bisous,

Sam.