je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

vendredi 3 avril 2009

Jacques Chessex : Un juif pour l'exemple

L'auteur nous raconte dans un récit bref, dense et d'une violence inouïe l'histoire d'un crime qui s'est déroulé en Suisse en 1942, dans une jolie petite ville paisible digne d'une carte postale, et dont la victime avait le tort d'être Juif.
Voilà c'est tout. Court, bref et cruel.
Dans un récit dense, lourd, écrit d'une façon remarquable, l'auteur nous raconte son pays, sa ville. C'est vrai, c'est la guerre, mais elle est loin, on est en Suisse. C'est le printemps, la campagne est magnifique et même si la crise économique frappe encore, la vie s'écoule paisiblement.
Seulement le mal rôde, et les esprits extrémistes, antisémites sont échauffés par les discours de Hitler promettant un règne millénaire débarrassé des juifs
parasites. Le chômage, le manque d'occupation et de culture font de ces quelques hallucinés, rongés de jalousie et illuminés de folie, des petits héros d'opéra de l'horreur. Au nom d'une idéologie , des hommes ont sauvagement assassiné.
Le récit est froid, dense, glacial, un compte rendu relaté avec une implacable précision. L'écriture est magnifiquement sobre. On ressent la stupeur et l'incompréhension de l'auteur face à ce drame, il avait 8 ans au moment des faits, et il lui a fallu toute une vie pour trouver les mots pour le dire.
En lisant ce livre, la fureur des criminels grandit, submerge tout, on se sent en danger. Bien sûr les meurtriers ont été arrêtés, très peu condamnés. C'est sans aucune compassion pour les victimes que la vie a continué,
pas de soutien à la famille, pas de demande de pardon. La ville a poursuivi sa vie paisible dans la plus totale indifférence occultant l'horreur qui a eu lieu. Surtout ne pas en parler.
Sur la tombe du Juif assassiné, il est gravé : Dieu sait pourquoi.
Heureusement, parce que toute compréhension humaine est à jamais impossible.

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