je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 11 février 2010

Ricardo Menéndez Salmon : L'offense

Dans un récit très bref, l'auteur nous confronte à l'histoire de Kürt jeune allemand plongé dans l'horreur de la guerre et ensuite dans un passé oublié mais qui ne cessera de le hanter. Il aurait dû vivre (comme tant d'autres) une vie paisible mais Hitler en envahissant la Belgique fera de lui un soldat.
Alors qu'il assiste à la destruction d'un village français par ses troupes, il s'évanouit et perd la mémoire il devient alors insensible à tout. Enfermé dans son mutisme, il finira la guerre avec pour seules visions celle du martyre du village français et de l'exécution de ses compatriotes par des résistants français dans l'hôpital où il est en convalescence . La barbarie et l'horreur dans les deux camps. Il finit sa vie en Angleterre en ayant pris l'identité d'un autre et un jour, attiré par son passé replongera dans ces visions d'horreur avec une scène finale qui fait froid dans le dos et laisse le lecteur, enfin moi, parcouru de frissons.
Ce livre est dérangeant. Il n'accuse pas. Il ne dénonce pas. Écrit froidement dans un style journalistique et analytique précis, il explique l'état d'esprit d'un homme qui ne veut pas regarder, sentir, qui veut s'anéantir dans un moi où le passé, la douleur n'ont pas pris. Mais peut on vraiment oublier ? ne plus se souvenir permet il de ne plus se rappeler ? Que reste il des choses qui ont fait de nous ce que nous sommes quand nous n'en voulons plus ?
Peut on alors devenir un autre nouveau sans passé surtout quand celui ci est cinglant d'horreur ? L'apparence oui, les gestes peuvent nous le faire croire mais l'âme quand elle est noire le reste. Un mot évoqué dans sa langue maternelle va entraîner Kürt dans un impossible retour et dans une ultime mise en scène cinématographique notre héros succombera une fois encore au mal.
Ce n'est pas un livre gai, mais c'est un livre dérangeant et nous le sommes par ces monstres humains qui ont pu continuer à vivre après la barbarie.
C'est un auteur à découvrir, son style est précis avec des phrases parfois un peu trop longues , froid comme peuvent l'être les souvenirs. A lire quand même.

2 commentaires:

Anonyme a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.
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