je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

dimanche 5 août 2012

Yoko Ogawa : La piscine - Les abeilles - La grossesse

Avec ces trois nouvelles, Yoko Ogawa invite le lecteur à pénétrer dans son univers étrange et inquiétant qui a fait  toute sa renommée littéraire.
Trois courts romans intimistes qui explorent la cruauté, la méchanceté de personnages emprunts d'une certaine dose de  naïveté perverse.
Les phrases ébranlent, les mots frappent et rendent le malaise persistant. L'écriture distanciée et froide rend la lecture inquiétante et les chutes en suspens augmentent la tension et le malaise.
Les personnages d'Ogawa possèdent un sentiment d'irréalité par rapport à leur quotidien. Un quotidien décrit d'une manière simple et efficaces avec une telle précisions qu'il en devient angoissant.
Dans La Piscine, l'héroïne raconte sa vie dans un orphelinat catholique que ses parents dirigent. Jalouse, elle  envie ses camarades de classe qui eux seront adoptés un jour. Elle voue une admiration amoureuse pour un jeune orphelin tout en martyrisant une petite fille qui vient d'arriver. Elle recherche une pureté dans des sentiments jamais avoués et un sadisme forcené envers cette enfant qui lui fait confiance. La chute est d'autant plus cinglante qu'elle arrive en un très court dialogue impitoyable.
Les Abeilles emporte le lecteur dans une université désertée où un directeur unijambiste sans bras assiste depuis la disparation d'un élève à l'anéantissement de l'institution. Une ancienne étudiante qui vient d'y inscrire son cousin décide de lui rendre visite. Elle sera reçue par l'étrange directeur et sera perturbée par un bruit insolite qu'elle n'arrive pas décrire. Anéantissement, mort tout est bizarre et pourtant d'une grande beauté.
La Grossesse raconte les neuf mois de grossesse d'une jeune femme vue par sa jeune soeur. Comme dans un journal intime, elle note touts les inconvénients de la maternité, l'inutilité d'être enceinte, la vie de couple de  sa soeur. Quand elle se rend compte que  sa soeur mange de plus en plus, elle lui confectionne une confiture spéciale qui peut mettre en péril la vie de son bébé. Hallucinant de perversité.
Par sa concision et sa parfaite simplicité dans la description  des troubles de la personnalité, Yoko Ogawa nous transmet des perles littéraire incomparables.

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