Marie Sizun nous raconte dans un roman subtil et délicat rempli de mélancolie, l'histoire d'Hélène qui revient à Paris après 35 ans d'absence.
Elle vient régler la succession de l'appartement de son enfance où sa belle-mère tant détestée a vécu seule, à la mort de son père.
En prenant possession des lieux, elle remonte le temps et les souvenirs de cette famille recomposée qu'elle a fuie en s'installant à New York. Les fantômes du passé la hantent.
Dans cette parenthèse de vie, elle se sent fragile, oppressée, au bord d'elle-même, comme en léger déplacement.
Cette étrange sensation l'accompagne, depuis ce malaise survenu dans l'avion, une sorte d'absence, et dure encore.
Même dans les rues de Paris qu'elle affectionne tant. Elle court, parcourt, se retourne, oublie et rencontre les témoins d'un passé à jamais disparu.
La découverte d'une photo dans un tiroir lui permettra de découvrir un secret de famille. Elle pourra pardonner à son père si peu expansif, et comprendre sa belle-mère à la beauté si vulgaire. Elle metttra enfin des mots sur les manques de son enfance et sur la perte de son amour de jeunesse.
Avec un léger déplacement, fil conducteur de ce livre, le lecteur accompagne Hélène sur les chemins du souvenir et de la mémoire. D'ailleurs, ce léger déplacement, tellement répétitif , rend la fin un peu trop prévisible.
Avis aux amateurs d'action, il n'y en a pas. C'est une plongée dans un univers en suspens où non-dits et souvenirs douloureux sont finement analysés dans une recherche d'apaisement.
2 commentaires:
Je viens de lire "Eclats d'enfance". D'abord sceptique pour finir bouleversé.
du même auteur, "PLAGE" et "Un jour par la forêt".
Le premier, criant de vérité, dans ce style propre à Marie Sizun, dépouillé et concis, pour moi un petit chef d'œuvre.
le second, un beau conte pour adulte. Pour moi trop irréel (même si l'histoire part de faits malheureusement très actuels). Ce que j'ai apprécié, c'est cet engouement pour la poésie et la peinture qui donne envie de relire nos poètes et de découvrir les tableaux de maître.
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