En s'emparant, dans son dernier livre, du destin hors norme, de la grande Catherine II de Russie, AndreÏ Makine rend un profond hommage non seulement à une femme exceptionnelle et controversée, mais aussi à la Russie, son pays natal.
Il est question d'amour et de vérité. L'auteur bouscule les clichés historiques faisant de Catherine II, une nymphomane cruelle et une impitoyable politicienne, pour partir dans une quête de cette femme perdue qui n'a jamais été aimée pour elle.
Dans les années 1980, Oleg, jeune cinéaste russe d'origine allemande, fascinée par la vie de Sophie, cette petite princesse allemande, devenue Catherine II qui a régné d'une main de fer après avoir fait massacrer son époux le tsar Pierre III par ses amants.
Pendant 10 ans, nous suivons Oleg, obsédé par l'image de Catherine II, dont la seule passion sera de la défendre, elle, dont le corps et le pouvoir ont été si convoités, et de trouver parmi ses nombreux amants, celui qui l'aura aimé vraiment pour elle.
Sulfureuse impératrice, aimant le sexe plus que l'amour, buvant du café, prisant du tabac, se levant à cinq heures du matin, amie des philosophes français, régnant sur toutes les Russie avec une âme républicaine, elle reste un mythe mais surtout une femme libre dans un 18ème siècle bouillonnant.
Alternant l'histoire de Catherine II et celle d'Oleg de la réalisation de son film et de sa solitude d'amour, l'auteur nous promène dans une Russie ouverte à la modernité mais attachée à son idéologie.
Andreï Makine possède un très beau style pour raconter les gestes d'amour, le regard de la femme aimée, la passion et les fêlures humaines dans une société grimée d'artifice.
Beaucoup de précisions historiques , données dans un rythme soutenu peuvent rendre parfois le récit difficile. Mais Makine fait passer un très beau message d'humanité et de vérité à travers des récits qui s'emmêlent et se répondent pour nous laisser éblouis.
2 commentaires:
Le sujet m'intéresse mais je crains un peu le choix de la vie amoureuse de Catherine II comme point de départ pour la narration. Ce n'est pas un peu "gnan gnan"?
pas du tout, le rythme est soutenu, osé, parfois un peu difficile à lire par la quantité de précisions, et les retours mais la recherche de l'amour aussi bien chez Catherine que Oleg est très belle
merci pour votre mot
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