je veux encore rouler des hanches,

je veux me saouler de printemps

je veux m'en payer des nuits blanches

à cœur qui bat, à cœur battant

avant que sonne l'heure blême

et jusqu'à mon souffle dernier

je veux encore dire "je t'aime"

et vouloir mourir d'aimer

Barbara

jeudi 7 février 2013

Julian Barnes : une fille qui danse

   A travers le portrait de Tony, un sexagénaire à la vie paisible et ordinaire,  l'auteur explore la mémoire et les souvenirs dont les défaillances ou embellissements occultent certaines réalités.
    La vie se poursuit ainsi et il suffit d'un rappel, comme le journal intime d'un disparu, pour que les incidents survenus, les douleurs subies, les sensations les plus banales, les mots et les rires prennent des significations inattendues.
   Tony, Alex, Colin et Adrian. Quatre amis,  étudiants insolents d'intelligence et de jeunesse dans une Angleterre des années 60. Adrian marque le plus par sa forte personnalité et son intelligence vive et prodigieuse et puis Véronica, étourdissante de beauté et de mystère. Elle séduit d'abord Tony et puis tombe dans les bras d'Adrian. Un drame se passe alors.
   Les années ont passé et c'est une lettre d'un notaire qui fera revivre à Tony, toutes ces "belles" années.
   Dans une recherche de vérité, de compréhension, il verra son passé comme jamais il ne l'avait compris.
   En présence de Véronica retrouvée, meurtrie et inaccessible, il sera désemparé de constater qu'il n'avait "rien pigé".
   C'est troublant, dérangeant et très fort.
   On s'arrange de ses souvenirs, on passe à côté des gens , des choses de la vie.
   On s'accommode.
   Les mots de Julian Barnes sont des particules de nous-même que la mémoire nous rend quand on se donne la peine de la convoquer.
   La construction littéraire est riche et profonde et sans doute faut-il se perdre souvent pour se dire enfin oui, je me souviens.

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