Donald Ray Pollock, nous entraîne au fin fond d'une Amérique oubliée et paumée où se percutent violence extrême et ruralité profonde. L'univers de la littérature "White Trash" donne voix aux laissés pour compte d'une Amérique beaucoup trop étoilée pour eux.
L'écrivain sait de quoi il parle. Il est né à Knockemstiff, Ohio, ville représentative de la décrépitude et de la solitude, loin de l'image des villes qui portent en elles le rêve américain. Il a aussi travaillé dans l'usine de pâte à papier pendant plus de trente ans, comme celle du livre, qui crache sa fumée toxique et baigne les habitants de la ville dans un ordinaire infâme.
Les 18 récits possèdent comme fil conducteur, le lieu : Knockemstiff , imprononçable et tout aussi improbable ; et une galerie de personnages qui se croisent et sortent de leur maison pour fuir mais qui, inexorablement ne partent jamais.
Alcooliques se torchant de mauvais vins, drogués des pires produits toxiques, hommes et femmes sont hallucinés de misère, pauvreté, haine , racisme et inculture.
Privés de tout, ils représentent la lie de l'humanité qui s'est perdue depuis longtemps.
Pollock nous dresse le portrait sans concession de la misère blanche américaine.
Une écriture où la nostalgie n'a pas sa place et où les histoires familiales prennent des airs de déclin d'empire américain.
Un récit m'a fait pensé au film "Délivrance", celui où des touristes californiens prennent des photos des autochtones en étant surpris de rencontrer des gens si pauvres et arriérés dans leur beau pays !!
A lire....
2 commentaires:
Je ne l'avais jamais lu mais j'aime beaucoup le poème basque dans la marge. Celui sur l'oiseau.
Ju.
merci, ce poème est très beau
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