Dans son troisième et dernier roman, Jeffrey Eugenides, à travers l'expérience de trois étudiants, dresse le portrait d'une Amérique enjouée et pleine de promesses, celle des années 1980.
Ils se sont rencontrés sur le campus d'une prestigieuse université américaine de la Côte Est et jouent ici une partition bien malheureuse du trio amoureux.
Madeleine, issue d'un milieu bourgeois, est étudiante en littérature anglaise du 19ème siècle. Elle participe au cours de sémiotique et découvre Barthes et son "discours amoureux" et tombe amoureuse de Léonard, garçon au charme fou et déjanté, brillant en biologie.
Mitchell, amoureux transis de Madeleine, passe son temps à lui tourner autour mais n'arrive pas à finaliser sa passion pour elle.
Léonard, dont le style séducteur et désinvolte cache une profonde maladie psychiatrique, ne pourra pas rendre Madeleine heureuse malgré leur mariage.
Mitchell partira une année pour un voyage initiatique qui le mènera jusqu'à Calcutta auprès de Mère Térésa.
Madeleine choisira sa vie malgré le départ de Léonard et la présence amicale de Mitchell à ses côtés.
Dans une écriture rythmée et une construction déstructurée, Eugenides nous sert une oeuvre surprenante, au ton souvent impitoyable. Mélangeant les genres, il analyse d'une façon méticuleuse la maladie psychiatrique de Léonard.
Il donne un remarquable essai sur la notion de mariage dans le roman. Idée très originale qui lui permet de rendre compte de l'évolution des sentiments amoureux dans la littérature et la société.
Vie et moeurs dans les campus américains sont bien détaillés.
Eugenides analyse finement le cheminement d'une vie amoureuse et ses aléas avec beaucoup de gravité et d'ironie.
Quelques longueurs sont regrettables, comme la quête religieuse de Mitchell et son acharnement à poursuivre Madeleine.
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